En cette fête du Saint Nom de Jésus, nous sommes invités à reprendre conscience de la beauté et de la puissance de ce Nom de Jésus qui nous était rappelée à la fin de la 1° lecture : Dieu l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers. Mais il y a quantité d’autres lectures qui auraient pu être lues en ce jour. Par exemple la finale de l’Evangile de Marc : Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon Nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles, ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris. Mc 16,17-18
Et dans les Actes, il y a plein de passages comme le discours de Pierre après la Pentecôte, quand Pierre cite la prophétie de Joël qui dit que quiconque invoquera le Nom du Seigneur sera sauvé. Ac 2,21 Ou encore la guérison du boiteux de la belle porte du Temple quand Pierre lui dit : De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. Ac 3,6 Et encore : En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. Ac 4,12 Voilà ce dont nous sommes invités à reprendre conscience en cette fête du Saint Nom de Jésus.
Les exemples sont souvent plus parlants que les longues considérations. St Bonaventure, le 1° biographe officiel de St François écrira ces lignes délicieuses : Quand François priait un psaume et qu’il trouvait dans ce psaume le Nom de Dieu, il semblait s’en lécher les lèvres devant la douceur de sa suavité. Quant au Nom de Jésus, lorsqu’il l’exprimait ou l’entendait, rempli intérieurement de joie, il semblait, extérieurement, tout entier changé, comme si une saveur de miel avait modifié son goût ou un son harmonieux modifié son ouïe.
Magnifique de constater ce que produisait l’écoute ou la prononciation du Nom de Jésus en François d’Assise. Nous savons, par ailleurs, que François a traversé une longue nuit, il n’est pas difficile d’imaginer que c’est le Nom de Jésus pris et repris dans la fameuse prière du cœur qui l’a aidé à tenir et à traverser ce long désert.
Après avoir honoré les Franciscains, il faut bien honorer aussi les Dominicains ! Ce qu’a fait le bienheureux Henri Suso, dominicain, vivant un siècle et demi après François est pas mal aussi. Lui, il a carrément devancé la mode des tatouages, il s’est fait tatouer le nom de Jésus sur le buste et, à l’époque, les techniques étaient assez barbares. Là, il ne s’agissait plus de repasser ce nom sur les lèvres au cœur, mais de l’inscrire dans sa chair. Sans doute avait-il eu connaissance du décret du concile de Lyon en 1274 qui officialisa la dévotion au Saint Nom de Jésus en disant : Lorsqu’on offre les mystères sacrés de la Messe, à chaque fois qu’on mentionnera le glorieux Nom de Jésus, on fléchira les genoux de son cœur ce qu’on attestera par une inclination de la tête. Quelle belle expression : fléchir les genoux de son cœur et comme c’est une attitude très mystique, le concile demande que ça se traduise par une attitude concrète : incliner la tête. Vous n’êtes pas obligés de faire comme le bien heureux Henri Suso en vous tatouant le nom de Jésus, mais nous pourrions nous inspirer de cet appel du concile de Lyon : fléchir les genoux de notre cœur quand nous entendons le Nom de Jésus, et vous le montrerez ou pas en inclinant la tête.
Voilà un certain nombre de considérations qui pourront nous aider à prier avec le Nom de Jésus pour qu’il déploie en nous toute sa puissance. Cette prière est précieuse, notamment pour nous aider à traverser les temps d’aridité. Je termine en vous citant les paroles d’un chant qu’on chantait jadis dans le Renouveau, un chant dont les paroles peuvent devenir prière. Voilà ce que dit le refrain : Ton Nom, Jésus, une huile parfumée qui nous guérit, un vin qui réjouit ! Ton Nom, Jésus, a vaincu nos peurs. Ton Nom, Jésus, nous livre ton cœur avec le sang et l’eau jaillis de ton côté, avec le sang et l’eau, ta vie.
Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la grâce de repasser sans cesse dans nos cœurs le nom de Jésus son divin Fils pour qu’il accomplisse en nous son œuvre de Salut.