8 septembre à Laghet, fête de la nativité de la Vierge Marie

Evangile selon St Matthieu au chapitre 1 : 01 GENEALOGIE DE JESUS, CHRIST, fils de David, fils d’Abraham. 02 Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, 03 Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, 04 Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone, 05 Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz, de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé, 06 Jessé engendra le roi David. David, de son union avec la femme d’Ourias, engendra Salomon, 07 Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, 08 Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, 09 Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias, 10 Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias, 11 Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone. 12 Après l’exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, 13 Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, 14 Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud, 15 Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob, 16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. 17 Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations. 18 Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.

Comme je le disais dans mon mot d’accueil, ce dimanche, c’est normalement le 23° dimanche du temps ordinaire, mais, ici, comme nous sommes dans un sanctuaire marial, l’évêque nous a permis de célébrer la nativité de la Vierge Marie qui est fêtée habituellement le 8 septembre. 

Je me souviens qu’entrant au séminaire dans la toute première année, un jour à la messe, la liturgie nous avait fait entendre de ce texte de la généalogie de Jésus. Je me rappelle que ça m’avait paru interminable et que je m’étais bien ennuyé en l’écoutant ! Et voilà que le prêtre qui présidait et prêchait, un professeur de Bible, de mon diocèse commence son homélie en disant : : « Pour moi, c’est le plus beau texte de la Bible ! S’il ne fallait garder qu’un seul texte dans toute la Bible, ça serait celui-là ! » J’ai tout de suite pensé que nous n’étions pas faits pour nous entendre ! Aujourd’hui, je lui donnerais volontiers raison !

Si je m’étais ennuyé, c’est sûrement parce que tous ces noms, pour la plupart, évoquaient des personnes inconnues pour moi. Je ne connaissais guère qu’Abraham, Isaac, Jacob, David, Salomon et bien sûr Joseph, Marie et Jésus c’est-à-dire moins de 10 noms dans cette liste qui en comporte presque 60 … je pouvais donc m’ennuyer, comme je me serais ennuyé d’ailleurs si vous m’aviez lu les noms de votre arbre généalogique, il n’y aurait eu que des inconnus pour moi. Mais aujourd’hui, quand je lis cette généalogie, la plupart des noms évoquent une histoire que j’ai lue dans la Bible, sur laquelle, pour la plupart, j’ai pris un temps de méditation. Alors, bien évidemment, ce n’est plus pareil !

D’autant plus que l’histoire qui se cache derrière la plupart de ces noms n’est pas une histoire glorieuse. Je ne veux pas tous les reprendre, un par un, mais j’épingle quand même 3 noms.

  • Il est dit que Jacob a engendré Juda et ses frères. C’est une bien triste histoire que celle de Juda et ses frères qui iront jusqu’à vendre l’un des leurs par jalousie. Certes, l’histoire se terminera bien parce que, comme le disait Paul dans la 2° lecture, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien. Joseph aimait le Seigneur, il a donc tout fait contribuer à son bien et à celui de ses frères qui ne le méritaient pas !
  • Un peu plus loin, on évoque une femme, Rahab, cette femme était une prostituée, pas très glorieux !
  • Je termine en évoquant David, le saint roi David, comme on dit souvent … oui, mais avant d’être saint sa vie n’a pas été jolie jolie ! Il a couché avec la femme de son général en chef pendant qu’il était au combat et il lui a fait un enfant. Il avait imaginé un stratagème pour que son général puisse endosser la responsabilité de cette grossesse, mais comme rien n’a marché comme il l’avait prévu, il l’a fait tuer !

Comme nous n’avons pas beaucoup de temps, je ne peux pas en dire plus, mais il y a quantité d’autres noms à propos desquels, je pourrais raconter une histoire, qu’il faudrait souvent interdire au moins de 18 ans ! Eh bien, je peux dire que, paradoxalement, c’est sûrement ce qui m’a fait aimer cette généalogie. En effet, je trouve que Dieu est tellement fort, trop fort, comme disent les jeunes, pour arriver à écrire l’histoire du Salut, sans se décourager, avec de tels paroissiens ! Car, ne nous y trompons pas, cette généalogie nous raconte l’histoire du Salut. Elle nous dit comment Dieu s’y est pris avec des hommes qui sont, pour la plupart, loin d’être des saints, pour faire advenir le Salut sur terre. Vous connaissez sans doute l’expression : Dieu écrit droit avec des lignes courbes, c’est bien vrai, cette généalogie, l’atteste, avec des gens tordus, Dieu a réussi à mener jusqu’au bout son grand projet de Salut. Trop fort Dieu !

Oui, mais il fallait quand même, à un moment donné, que cette histoire écrite droite avec des gens tordus puisse s’arrêter ! Et c’est bien ce que nous montre la fin de la généalogie en citant le nom de Marie. D’abord, vous aurez remarqué qu’il y avait une rupture à la fin, tout le long on a la même expression : untel de son union avec unetelle engendra untel qui, lui-même de engendra … A la fin, nous n’avons plus cette formule mais celle-là : Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. 

Dans cette formule, on entend bien que Dieu a pris les choses en mains. Jusque-là, comme on le dit, Dieu avait fait avec, il avait composé avec les hommes et les femmes tels qu’ils étaient, mettant tout en œuvre pour faire tout concourir au bien comme Paul le disait si bien. Mais, dans l’ultime phase de l’histoire du Salut, il se devait de reprendre le contrôle et c’est ce qu’il a fait et c’est ainsi qu’apparait Marie dont nous fêtons, aujourd’hui la nativité. Là, il ne sera plus question pour Dieu de faire avec car Marie, préservée du péché est enfin la créature dont Dieu rêvait quand il était fatigué de récupérer toutes les turpitudes des hommes.

Un jour le curé d’Ars dira : la compagnie des pécheurs me fatigue, j’attends avec impatience le moment où, après ma mort, je serai en compagnie des saints. On comprend qu’il ait pu dire cela en passant 17 heures par jour au confessionnal ! Eh bien, peut-être que Dieu, à certains moments a pu penser la même chose, mais quand arrive Marie, tout change ! Enfin Dieu trouve un être humain qui réponde totalement à son amour, une personne qui n’est que oui ! On comprend qu’on puisse chanter que Marie ravit le cœur de Dieu. La lecture attentive et documentée de cette généalogie ne peut que le confirmer. Prenant conscience de cela, nous ne pouvons que nous réjouir en fêtant la nativité de la Vierge Marie. Après tant de personnes dans l’histoire du Salut, en voilà enfin une qui ravit son cœur ! 

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la grâce d’être, nous aussi, de ceux qui cherchent à ravir le cœur de Dieu !

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