Demain, nous arriverons au terme de la lecture de cette lettre aux Hébreux, mais demain, je ne ferai pas l’homélie puisque l’évêque sera avec nous pour le pèlerinage des vocations. Je redis que le grand spécialiste de cet écrit, le cardinal Vanhoye, aimait plutôt appeler cet écrit : l’homélie sacerdotale. Ce changement de titre était important pour lui puisqu’il permettait de montrer que ce texte nous invitait d’une part à accueillir Jésus comme grand-prêtre, offrant, une fois pour toutes, le sacrifice qui nous sauve et dans lequel nous nous replongeons à chaque Eucharistie et d’autre part, le texte nous invite à nous offrir à la suite du Christ Prêtre. Alors, bien sûr, ce texte est une aide précieuse pour les prêtres qui veulent apprendre à se donner toujours plus et mieux, mais il l’est aussi pour vous tous puisqu’à votre Baptême, vous avez tous reçu l’onction qui vous configurait au Christ prêtre, prophète et roi. Prophète parce que le Baptême donne la grâce de parler au nom de Dieu ; Roi, parce que le Baptême donne la grâce de gouverner sa vie, donc de se maitriser, mais aussi de se mettre au service des frères ; et enfin prêtre, parce que le Baptême donne la grâce de faire de sa vie une éternelle offrande, comme le dit la Prière Eucharistique 3, et de conduire nos frères à Dieu.
Dans la lecture d’aujourd’hui, il y a au moins deux paroles qui viennent conforter notre mission, ici, au sanctuaire de Laghet et qui pourront aussi vous parler à vous qui êtes venus nous rejoindre pour célébrer cette Eucharistie avec nous.
La 1° parole, c’est celle que nous avons entendue au tout début de la lecture : Frères,
que demeure l’amour fraternel ! Quand on vit ensemble, quand on travaille ensemble, il n’est pas inutile de rappeler l’importance de l’amour fraternel, un amour qui n’est pas d’abord fondé sur des affinités mais sur le fait que nous avons été choisis par le Seigneur et envoyés ensemble pour travailler à sa mission. Et, ici, notre mission, c’est d’abord l’accueil des pèlerins. Alors la lecture, toujours dans cette 1° parole nous redisait la beauté et la grandeur de cette mission : N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges. Ce qui est vrai pour notre mission à nous qui sommes au sanctuaire, est aussi vrai pour vous dans le quotidien de vos vies, un quotidien fait de multiples rencontres. Alors, en fin de journée, n’hésitons pas, en plus de l’examen de conscience, de pouvoir aussi rendre grâce pour tous les anges que le Seigneur nous a donné de rencontrer.
La 2° parole, elle se trouvait en fin de lecture et nous la connaissons bien, puisque c’était la Parole que le Saint Pape Jean-Paul II avait choisi comme slogan pour le grand jubilé de l’an 2000 : Jésus Christ, hier et aujourd’hui, est le même, il l’est pour l’éternité. C’est aussi cette parole qui guide notre action, ici, au sanctuaire de Laghet. Ce que le Seigneur a fait ici, en 1652, à l’intercession de la Vierge Marie, il peut continuer à le faire car il n’a rien perdu de sa puissance. C’est bien pour cela, par exemple, que nous organisons, chaque mois, ces temps de prière de guérison. Nous le faisons précisément parce que nous croyons que Jésus Christ, hier et aujourd’hui, est le même, et qu’il le sera pour l’éternité.
Entre ces deux paroles que je viens de souligner, la lecture nous donnait un certain nombre de pistes pour faire de nos vies une éternelle offrande parce que vivre en chrétiens, ça passe par des actes extrêmement concrets. Et c’est ce que nous rappelait aussi l’Evangile en nous rendant témoins du questionnement, des hésitations d’Hérode à propos de Jean-Baptiste. L’Evangile disait explicitement : Hérode savait que Jean-Baptiste était un homme juste et saint, et il le protégeait ; mais, quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir. On entend bien dans ces sentiments extrêmement mélangés l’embarras d’Hérode. Il est tout à la fois attiré par la vérité qui transparait dans la prédication du Baptiste et repoussé par les actes qu’il devrait poser pour accueillir cette vérité et qu’il n’est pas prêt à poser. L’excès d’alcool et sa sensualité exacerbée dans cette fête le sortiront de ses hésitations, c’est ainsi qu’il préférera se faire complice de l’esprit du mal.
Par l’intercession de Notre Dame de Laghet demandons la grâce du courage pour marcher dans la vérité et la foi découvrant chaque jour un peu plus la beauté de notre mission.