Dans cette maison de Béthanie, ils étaient donc 3, Lazare, Marthe et Marie, regardons-les, l’un après l’autre, pour apprendre d’eux comment se comporter en ami à l’égard de Jésus, puisque, eux étaient les amis de Jésus.
Même si ce n’est pas très galant, je commence par l’homme, Lazare. Je commence par lui parce que ça va aller plus vite étant donné que, de Lazare, nous ne savons pas grand-chose parce qu’étonnamment, on ne l’entend jamais parler. Nous connaissons finalement 3 éléments de sa vie que je reprends vite.
- 1/ Lazare ne parle pas dans les Evangiles. On peut donc être ami de Jésus sans beaucoup parler, voilà qui va rassurer tous les taiseux ! Ainsi donc, lorsque nous sommes devant Jésus dans l’adoration, nous n’avons pas besoin de lui parler sans arrêt pour lui tenir compagnie ! Il appréciera notre silence comme il a apprécié le silence de Lazare.
- 2/ Jésus a pleuré devant le tombeau de son ami et les juifs ne s’y sont pas trompés, ils en ont tiré la conclusion que Jésus aimait vraiment Lazare. Devant le tombeau de Lazare, Jésus ne s’est pas réjoui en disant : Lazare est dans la Gloire de Dieu, alléluia ! Non, il a pleuré, la mort de son ami a fait pleurer Jésus. Nous avons, nous aussi le droit de pleurer devant la mort de ceux que nous aimons, pleurer n’est pas le signe d’un manque de foi. Jésus n’était pas insensible et il ne demande pas à ses amis de l’être !
- 3/ Son nom était Lazare et il portait bien ce nom qui, en hébreu, signifie « Dieu a secouru » Si Jésus était l’ami de Lazare, c’était donc aussi parce qu’il était un homme de foi qui était tellement sûr de son Dieu que ça s’entendait dans son nom.
Venons-en maintenant aux deux sœurs : Marthe et Marie.
Commençons par Marthe ! La pauvre Marthe, elle est souvent invoquée par ceux qui veulent se justifier du peu de temps qu’ils accordent à la prière et qui disent : « je suis plus Marthe que Marie ! » Mais, ce n’est pas juste de faire de Marthe la sainte patronne de ceux qui veulent rester dans la médiocrité spirituelle ! En effet ceux qui disent ça, habituellement, c’est le signe qu’ils ou elles n’ont pas tellement envie de changer et se mettent à justifier cette médiocrité spirituelle en prétendant compenser le manque de prière par le service. D’abord est-ce si sûr que ces personnes sont toutes données dans le service ? Et puis, faisons bien attention car nous ne connaissons rien de la vie spirituelle de Marthe. Ce n’est pas parce que, là, elle s’affaire, qu’il n’y a pas des moments où elle revêtait son châle de prière pour vivre un cœur en cœur avec son Dieu. Ne faisons donc pas de Marthe la patronne de la médiocrité spirituelle, c’est une profonde injustice !
En fait, quel est le problème de Marthe ? Elle a vu arriver Jésus qui n’avait pas dû prévenir de sa visite. Alors Marthe est paniquée, il n’y a rien à manger ! Mais Marthe ne cherche pas un seul instant à savoir ce qui a poussé Jésus à venir faire une halte chez eux, elle va lui donner ce que, elle, elle pense être bon pour lui, alors elle s’affaire en cuisine pour mijoter le plus vite possible un bon repas !
Mais Jésus n’était sans doute pas venu poussé par la faim, si ça avait été le cas, il aurait eu la délicatesse de prévenir la famille, car Jésus était infiniment délicat. S’il avait voulu manger, il aurait donc prévenu pour ne pas mettre les femmes de la maison en situation délicate.
Le reproche que Jésus va adresser à Marthe nous apprend comment devenir de vrais amis de Jésus et plus largement comment nous devons nous comporter à l’égard des autres. Il veut nous faire comprendre que nous n’aimons pas vraiment les autres quand c’est nous qui décidons de ce qui est bon pour eux. Marthe n’a pas cherché un seul instant à savoir pourquoi Jésus était venu, elle a décidé qu’il avait faim, elle se met aux fourneaux ! Et pire encore, peut-être, elle reproche à sa sœur de ne pas faire comme elle ! Ce n’est pas à moi de décider ce qui fera plaisir à Jésus, je n’ai qu’à le lui demander !
Quant à Marie, elle n’est pas forcément exemplaire en tout dans sa vie, ou du moins, elle ne l’a pas forcément toujours été. En effet, vous savez qu’il y a une incertitude pour savoir si cette Marie de Béthanie qui va faire cette onction pour Jésus avec un parfum de grand prix juste avant sa mort ne serait pas aussi Marie de Magdala, la femme pécheresse. Dans l’Evangile que nous avons entendu, Jésus ne la donne pas en exemple parce qu’elle serait exemplaire en tout. Non ! Mais il la donne en exemple parce que, dans la situation présente, elle a fait ce qu’il était bon de faire. Et ce qu’il était bon de faire, c’était de rester avec Jésus. Imaginez un seul instant qu’elle ait agi comme Marthe, Jésus serait resté seul. Or, laisser Jésus seul, au moment où il était venu dans la maison de ses amis vivre un moment d’amitié, ça aurait été vraiment inconvenant ! Marie a perçu ce qu’était le désir de Jésus, c’est pour quoi elle reste avec lui. Et elle, elle ne fait aucun reproche à sa sœur, elle suit l’élan de son cœur et elle accepte que l’élan du cœur de sa sœur soit autre.
Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la grâce de pouvoir prendre ce que chacune de ces 3 belles figures avait de meilleur devenir, à notre tour, les amis véritables de Jésus.