Ces lectures tombent à pic au terme de cette retraite sur le Saint-Esprit que j’ai intitulée : avec le Saint-Esprit, tout devient possible ! En effet qui d’entre nous pourrait imaginer être capable par lui-même d’accomplir ce que Jésus demande ? Je vous relis les premières paroles de Jésus : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. On a envie de dire : tu ne crois pas Jésus que tu mets la barre un peu trop haute ? Ne pas se venger sur nos ennemis, c’est déjà un exploit, mais, de là à les aimer, tu mets vraiment la barre trop haute. Jésus disait encore : Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Au contraire, aimez vos ennemis ! Mais, nous, nous n’aimons même pas toujours ceux qui nous aiment, alors parler d’aimer ses ennemis, ça nous laisse très dubitatifs !
Et comme si tout ça ne suffisait encore pas, il demande carrément l’impossible : Soyez miséricordieux COMMEvotre Père est miséricordieux. Etre miséricordieux, ce n’est déjà pas simple, mais être miséricordieux comme Dieu, là c’est franchement impossible ! Oui, c’est sûr, Jésus tu mets la barre très haute, bien trop haute ! Mais désormais, vous, chers retraitants, les barres très hautes, trop hautes, ça ne vous fait plus peur parce que vous avez compris que le Seigneur ne vous demandait pas de les passer en utilisant vos propres forces et je dirai même vos pauvres forces, rassurez-vous je me mets dans le lot ! Non, pour passer ce qui nous dépasse le Seigneur nous donne le Saint-Esprit qui est comme une perche qui nous permettra de passer ces barres trop hautes pour nous, qui nous permettra de passer tout ce qui nous dépasse.
Vous avez beaucoup reçu dans cette retraite, moi aussi d’ailleurs, nos partages d’hier soir le montraient bien, maintenant, il convient de laisser passer ce que vous avez reçu, je vous l’ai dit, un don, si on s’en sert, si on en offre les bienfaits aux autres, ce don se renouvelle en permanence, par contre, si on le garde pour nous, il finira par mourir et mourir assez vite. Le Seigneur vous a donné une multitude de marques d’amour, cet amour reçu, il convient de le laisser passer, c’est ce à quoi Jésus nous invite à travers ses paroles qui nous semblent un peu raides. Cet amour qu’il exige de nous, il ne se trouve pas dans nos cœurs si souvent étriqués, mais cet amour, il se trouve dans le cœur du Père, dans son propre Sacré Cœur et il porte un nom, c’est l’Esprit-Saint. Rappelez-vous la définition de St Augustin : le Père, c’est celui qui aime ; le Fils, c’est celui qui est aimé ; le Saint-Esprit, c’est l’amour.
Puisque cet amour que le Seigneur exige de nous ne se trouve pas dans nos cœurs, allons le puiser dans son cœur et c’est ce que nous avons fait tout au long de cette semaine. Ouvrant nos cœurs, approchant nos cœurs de celui du Seigneur, il a réalisé une transfusion d’amour. Désormais, c’est son amour qui coule en nous et si nous restons branchés sur la source, le don se renouvellera en permanence, c’est du débordement de son amour pour nous que nous aimerons les autres et puisque son amour est miséricordieux à l’extrême, nous deviendrons capables de l’impossible.
Bon, très bien, mais faut-il vraiment aller jusqu’à tendre l’autre joue quand on nous gifle ? Dans ce monde de violence, est-ce judicieux d’inculquer de tels principes qui risquent de nous transformer en cibles faciles pour tous les pervers assoiffés de violence ? Je me suis longtemps posé cette question jusqu’à ce que je lise un article dans une revue éditée par les promoteurs de la non-violence active. Leur explication m’a paru lumineuse, je vous la partage. Le problème c’est que nous avons lu ce texte dans l’Evangile de Luc et que le parallèle dans l’Evangile de Matthieu est plus parlant. En effet Luc dit : À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. Matthieu rajoute un tout petit détail, il dit : À celui qui te frappe sur la joue droite, présente l’autre joue ! On pourrait penser que c’est sans importance, eh bien, non, pas du tout !
Pour bien comprendre ce que Jésus veut dire, il faut savoir que dans les civilisations orientales, on ne frappe qu’avec le dos de la main, l’intérieur de la main est fait pour donner des marques d’affection, des caresses. Bien sûr, ça serait mieux de ne pas frapper, mais quand on frappe, c’est exclusivement avec le dos de la main.
Un droitier va forcément frapper avec la main droite et s’il gifle l’autre sur la joue droite bien, il le fait bien avec le dos de la main. Or si l’autre, appliquant la consigne de Jésus, tend l’autre joue, celui qui a giflé ne peut plus le faire avec le dos de la main, il faut qu’il se serve de la paume. Je vous fais une démonstration ! Oui, mais, je vous l’ai dit, la paume, pour Jésus ne peut pas frapper, elle ne peut donner que des marques d’affection. Donc, quand Jésus dit qu’il faut tendre l’autre joue, il ne nous invite pas à nous réjouir d’en prendre plein la tête, il nous invite à désarmer l’autre. C’est comme s’il disait : quand l’autre t’a frappé, réveille l’étincelle d’humanité qui dort en lui, pousse-le sur le chemin de la réconciliation en l’obligeant à te caresser après t’avoir frappé, désarme-le par un excès d’amour. Car seul un excès d’amour pourra désarmer un accès de violence. Vous comprenez donc que l’invitation de Jésus n’est pas de la naïveté mais une invitation à nous engager à faire en sorte que la violence ne triomphe jamais ! Mais là encore, cet engagement dépasse nos pauvres forces et nous ne pouvons donc que le bénir de nous avoir fait vivre tout ce que nous avons vécu dans cette retraite. Désormais nous partons armés pour désarmer !
Mais quelle mine d’or ce site 🙂 Je le parcours avec plaisir depuis quelques jours, c’est ma maman qui me l’a recommandé: elle est revenue émerveillée de votre retraite sur l’Esprit Saint!
Je suis moi-même maman (de deux merveilleux petits garçons, aussi adorables que mon mari), convertie depuis 2017, je travaille comme sapeur-pompier volontaire, et je suis addict à Jésus, et à Sa parole 🙂
Je suis toujours en recherche d’enseignements nouveaux de prêtres, de pasteurs, ou de frères et sœurs chrétiens emplis d’Esprit Saint, pour m’encourager au quotidien dans ma foi, et dans mes missions de maman, de pompier, et d’intercesseur.
Du coup je sens que je vais passer régulièrement lire les homélies sur votre site , car pour l’instant, tout ce que j’y ai lu est SUPER! (la plupart du temps, je privilégie plutôt YouTube et TikTok, pour trouver facilement des contenus chrétiens accessibles).
Merci pour tous ces partages précieux , et surtout continuez!
Le verset qui m’est venu en vous lisant, c’est « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous un boisseau »‘.
Donc merci à vous Roger de nous révéler Sa lumière, à votre façon bien personnelle, visiblement pleine d’énergie, de simplicité, d’authenticité et d’humilité!
Fraternellement, et en union de prière