16 novembre : samedi 32° semaine ordinaire : quand Jésus compare Dieu à une pauvre veuve !

Vous le savez, le mot Évangile est un mot grec qui signifie Bonne Nouvelle, il faut donc toujours se demander : quelle Bonne Nouvelle y a-t-il dans le texte d’Evangile que je viens de lire, que je viens d’écouter ? Pour le texte d’aujourd’hui, est-ce que la bonne nouvelle c’est que Dieu finira par se lasser de nos prières et qu’il répondra un jour à nos demandes pour se débarrasser de nous ? Si c’est ça que veut dire la parabole racontée par Jésus, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne nouvelle ! Comment pourrions-nous nous réjouir que nos prières finissent par fatiguer Dieu et qu’il ne les exauce que lorsqu’il n’en peut plus ?!

Un jour, le St Esprit m’a inspiré que je comprendrai mieux cette parabole, si j’inversais la lecture habituelle. Dans une parabole, il faut toujours chercher qui joue le rôle de qui. Dans cette parabole, comment penser que Jésus ait donné à Dieu, son Père du ciel, le rôle du juge qui ne respecte personne ! Ce n’est pas pensable que Jésus présente Dieu, son Père et notre Père, sous les traits d’un juge totalement injuste ! Alors le Saint Esprit m’a soufflé que Dieu, dans ce texte, il pourrait plutôt prendre la figure de la pauvre veuve. Et quand je me suis mis à lire le texte avec cette perspective, tout a changé !

Une veuve, nous le savons, c’est une personne qui a perdu l’amour de sa vie. Eh bien, cette situation correspond parfaitement à notre Dieu. En effet, Dieu vit un drame permanent : il est sans arrêt en train de nous perdre, nous qui sommes l’amour de sa vie ! A chaque fois que nous nous éloignons de lui et c’est si souvent, il se retrouve dans la situation de la veuve qui a perdu l’amour de sa vie ! Mais la bonne nouvelle de ce texte, c’est que Dieu ne va jamais se résigner à cette perte, jamais Dieu ne dire : un de perdu, 10 de retrouvés ! Non, un de perdu, c’est un de trop pour Dieu !

Alors, écoutons-le plutôt nous dire avec tant de tristesse : rends-moi justice contre l’Adversaire. Oui, c’est avec des sanglots dans la voix qu’il nous interroge : qui est-ce qui te rend heureux, c’est l’Adversaire ou c’est moi ? Et si c’est moi, pourquoi choisis-tu si souvent l’Adversaire en commettant le péché ? C’est ainsi que je comprends la parole : Rends-moi justice contre l’Adversaire !

Du coup, avec cette lecture inversée, nous comprenons que si Dieu est la veuve, nous, les hommes, nous sommes le juge. C’est-à-dire que c’est à nous qu’il revient de bien juger de ce qu’il faut faire. Seulement voilà, nous sommes souvent très injustes, comme le juge de la parabole qui ne respectait ni Dieu, ni les hommes. Reconnaissons-le : trop souvent, au cours d’une journée, sans faire des péchés spectaculaires, c’est l’Adversaire que nous choisissons. Nous le choisissons à chaque fois que nous faisons du mal mais nous le choisissons surtout à chaque fois que nous ne faisons pas tout le bien que nous pourrions faire. Nous le savons, de manière habituelle, nos plus gros péchés sont des péchés par omission. Et puis, nous choisissons encore l’Adversaire quand, sans faire de mal, nous nous éloignons de Seigneur, nous laissons la tiédeur s’installer en nous.

A chaque fois que nous ne faisons pas tout le bien que nous pourrions faire, à chaque fois que nous ne donnons pas tout l’amour que nous pourrions donner, nous faisons le jeu de l’Adversaire. Et ce n’est vraiment pas juste d’agir ainsi parce que, c’est à Dieu que nous devons tout. Quelle injustice ! C’est pourquoi Dieu nous dit avec insistance : rends-moi justice contre l’Adversaire… Détermine-toi, en vérité, choisis ton camp ! 

Quand on continue à lire la parabole de cette manière, la suite marche encore très bien. C’est vrai, ce n’est pas Dieu qui finira par se lasser de nos prières et qui nous exaucera pour se débarrasser de nous. Non, c’est nous qui finirons par craquer devant la persévérance de Dieu ! Ce n’est pas Dieu qui cède devant l’insistance de nos prières pour retrouver sa tranquillité céleste, c’est bien nous qui finirons un jour par céder à l’insistance de son amour en nous détournant de l’Adversaire pour, enfin, ouvrir très largement la porte de notre cœur au Seigneur.

Je continue le texte pour en arriver à sa conclusion : Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu’il les fera attendre ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. La lecture inversée de la parabole marche encore. Les élus dont il est question, ça pourrait désigner tous ceux qui peuplent le ciel et qui prient pour nous. En premier lieu la Ste Vierge, Notre Dame de Laghet auprès de qui nous sommes venus passer cette matinée, Saint François-Marie de Camporosso auprès de qui nous avons commencé la prière de guérison. Et, bien sûr, nos saints patrons et tous les saints du ciel accompagnés de tous les anges qui, comme le disait Thérèse de Lisieux, passent leur ciel à faire du bien sur la terre. 

Le bien qu’ils font, c’est, comme le dit la parabole, de crier vers Dieu jour et nuit, c’est-à-dire d’intercéder en notre faveur. En effet, eux aussi, ils sont très malheureux de nous voir faire tant de mauvais choix ; alors, ils prient pour nous ; jour et nuit, ils font monter vers Dieu leur supplication. Devant cette prière si insistante, ce n’est pas Dieu qui va craquer, c’est la dureté de notre cœur qui va craquer et nous allons finir par nous ouvrir pour de bon à l’Amour. Peut-être que pour certains, ça sera comme pour le bon larron, dans les derniers instants de leur vie, pour d’autres, ça sera aujourd’hui ou demain, mais ce qui est sûr, c’est que Dieu est confiant, notre entêtement finira par céder et nous lui rendrons justice en l’accueillant dans notre cœur.

Oui, Dieu, comme cette veuve insistante de la parabole, ne se fatiguera jamais de frapper à la porte de notre cœur. Si nous n’ouvrons pas aujourd’hui, ce n’est pas grave, il ne se découragera pas. Ce n’est pas grave, mais c’est quand même bien dommage, parce que nous savons qu’un jour près de Lui en vaut plus que 1000 ailleurs ! Et puis, c’est dommage aussi parce que, si nous ne lui ouvrons pas notre cœur aujourd’hui, non seulement, nous serons privés de ce jour de Bonheur auprès de lui, mais, en plus, nous en priverons les autres. En effet, quand quelqu’un est dans la proximité de Dieu, tous ceux qui l’approchent se retrouvent eux-mêmes dans la proximité de Dieu et la vie devient plus belle, aussi pour eux !

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la grâce de répondre au Seigneur qui nous supplie de faire ce qui est juste en ouvrant notre cœur, ne le faisons pas attendre plus longtemps !

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