Vous n’aurez pas eu de mal à faire le lien entre la 1° lecture et l’Evangile, un lien extraordinaire puisqu’il nous montre que toutes les promesses annoncées dans la 1° lecture trouvent leur accomplissement en Jésus. Le festin annoncé dans la 1° lecture trouve dans la multiplication des pains rapportées dans l’Evangile un début de réalisation. Certes, il n’y a peut-être pas le côté succulent, mais il y a la surabondance. La consolation annoncée dans la 1° lecture trouve dans les guérisons rapportées dans l’Evangile une réalisation extraordinaire. La leçon est donc claire : là où se trouve Jésus, les promesses de l’Ecriture sont accomplies.
Mais attention ! Qu’il soit bien clair que cette affirmation ne doit pas nous conduire seulement à applaudir ce que Jésus a fait au cours de son ministère public. Quand je dis : là où se trouve Jésus, les promesses de l’Ecriture sont accomplies, je ne vise pas seulement le passé, mais c’est vrai pour aujourd’hui également et ça le sera à plus forte raison quand il viendra dans sa gloire. N’oublions jamais que le temps de l’Avent est un temps qui nous invite toujours à conjuguer dans un même élan passé, présent et futur.
- Quand Jésus est venu, il y a 2000 ans, il a accompli les promesses de l’Ecriture.
- Quand Jésus vient aujourd’hui dans un cœur qui l’accueille vraiment, les promesses sont accomplies.
- Quand il viendra dans sa Gloire pour inaugurer le Royaume définitif, toutes les promesses seront accomplies.
Mais revenons au présent car c’est lui qui nous intéresse le plus. Dans un cœur qui accueille vraiment Jésus, les promesses de l’Ecriture s’accomplissent réellement. Nous pourrions, par exemple, reprendre les merveilleuses promesses que nous avons entendues hier, dans la 1° lecture tirée, elle aussi d’Isaïe. Je vous les rappelle car on ne peut pas se lasser de les entendre : Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Contrairement à ce que nous pourrions penser spontanément, ce n’est pas un rêve inaccessible qu’évoquent ces promesses ! Là où Jésus est présent, dans un cœur qui l’accueille vraiment, dans une communauté qui l’accueille vraiment, ces promesses sont accomplies.
En effet Jésus apporte la paix à ceux qui l’accueillent, c’est d’ailleurs un critère de discernement essentiel pour savoir si j’ai vraiment accueilli Jésus, si mon cœur reste ouvert à sa présence. Est-ce que je suis dans la paix ? Je ne dis pas qu’autour de moi, il n’y a pas de difficultés, je ne dis pas que je ne serai pas soumis à des turbulences éprouvantes, mais si Jésus est dans mon cœur, alors mon cœur profond reste dans la paix. Nous connaissons les magnifiques paroles de la Madre, Thérèse d’Avila qui sont devenues un chant : Nada te turbe, nada te espante ; Quien a Dios tiene, nada le falta… Sólo Dios basta. Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie ; Qui a Dieu ne manque de rien… Dieu seul suffit. Le témoignage des martyrs sera sûrement la preuve la plus éloquente que ces paroles sont vraies, que ce que je disais est vrai : ! Là où Jésus est présent, dans un cœur qui l’accueille vraiment, dans une communauté qui l’accueille vraiment, ces promesses sont accomplies. Les martyrs ont été dans une tourmente effroyable et pourtant tous les récits de leur mort insistent sur leur sérénité.
Restons donc attentifs tout au long de ce temps de l’Avent à toutes les promesses que nous allons entendre et croyons que Jésus ne les a pas seulement accomplies en venant il y a 2000 ans mais qu’il ne cesse de les accomplir dans les cœurs qui l’accueillent aujourd’hui encore. Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons donc la grâce d’accueillir Jésus et de le garder présent et agissant dans nos cœurs.