24 septembre : mardi 25° semaine ordinaire : butiner la Parole pour être aussi proches de Jésus que Marie l’était !

Nous commençons une série de lecture tirée de la littérature de Sagesse, aujourd’hui et demain, c’est le livre des proverbes, jeudi et jusqu’à la fin de semaine le livre de Qohèleth et la semaine prochaine nous commencerons le livre de Job qui appartient, lui aussi, à cette littérature de Sagesse. Aujourd’hui, c’est donc le livre des Proverbes qui nous donne une série de sentences attribuées à Salomon alors que le livre a été écrit bien plus tard, mais selon un procédé courant à l’époque, on va mettre des écrits sous le patronage d’une figure indiscutable pour leur donner plus de poids. Ce livre comporte 31 chapitres comme si l’auteur voulait nous faire méditer l’un de ces chapitres chaque jour pour que, jamais nous ne manquions de sagesse. 

Ce livre, il ne sera donc pas à lire comme les autres, pour en profiter, il faut se transformer un peu en abeilles et venir butiner l’un ou l’autres de ces proverbes pour en faire notre miel, c’est-à-dire pour avoir un comportement de sage, une pensée de sage. Je vous laisserai donc faire votre travail d’abeille en voyant quel est le proverbe, la sentence de sagesse énoncée dans ce texte qui pourra vous être profitable. Pour ma part, c’est la dernière que j’ai retenue : Qui fait la sourde oreille à la clameur des faibles criera lui-même sans obtenir de réponse. En effet, j’aime que Dieu m’écoute et me réponde quand je me tourne vers lui en lui confiant mes soucis, mes difficultés, ma misère. Mais comment exiger que Dieu m’écoute et me réponde, si, moi, je ne me laisse pas toucher par le cri des faibles ? Je demande au Saint-Esprit de garder ce proverbe dans mon cœur et de me le rappeler pour les temps de permanence au bureau d’accueil.

Venons-en à l’Evangile et ce texte qui nous parle de la démarche de la famille de Jésus venue le visiter. Dans l’Evangile de Marc, le but de cette visite est mentionné, sa famille veut le ramener à la raison, mais ni Matthieu, ni Luc dont nous lisons le texte aujourd’hui, ne mentionnent ce motif. Tenons-nous donc à la version que nous avons lue qui nous dit sobrement que sa famille veut le voir. En entendant le texte, peut-être certains s’interrogeront en se demandant qui peuvent bien être ces frères de Jésus, oui comment Jésus pouvait-il avoir des frères alors que Marie est restée vierge ? Vous savez qu’il y a deux interprétations possibles.

  • La 1° évoque la coutume orientale d’appeler frère, toute personne qui nous est proche, et ça continue aujourd’hui encore. Ces frères de Jésus seraient donc des cousins ou des proches.
  • La 2° interprétation vient de certains textes apocryphes que l’Eglise lit avec prudence. Apocryphe, signifie, en grec, qui a été écrit après. Ces textes n’ont donc pas été retenue dans ce qu’on appelle le Canon des Ecritures qui fixe la liste des livres inspirés parce que leur rédaction est trop tardive ou leur contenu trop fantaisiste. C’est ainsi que trois textes apocryphes parlent de Joseph qui était veuf quand il a épousé Marie, ce qui explique que Jésus aurait eu des demi-frères. Il n’y a rien contre la foi dans cette affirmation, mais rien ne permet de dire qu’elle est vraie.

Passons donc sur ce détail et intéressons-nous plutôt à ce qui est écrit dans le texte. Il faut reconnaitre que, souvent nous sommes choqués par la réponse de Jésus qui semble ne pas vouloir les recevoir. Je dis qui semble car rien ne nous dit qu’il ne les ait pas reçus après avoir dit : Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique. Cette parole, je voudrais nous inviter à l’entendre comme une grande parole de consolation.

  • Parole de consolation, d’abord pour nous. En effet, nous, aujourd’hui, nous ne pouvons pas voir Jésus, sinon avec les yeux de la foi quand nous le contemplons dans le Saint-Sacrement exposé. Eh bien, par cette parole, Jésus nous dit que le plus important n’est pas de le voir, mais de l’entendre. Nous pouvons avoir une proximité avec lui aussi grande que sa famille pouvait en avoir en l’écoutant, en écoutant sa Parole. C’est pour cela que la liturgie de la Parole est si importante dans la messe. Après, Jésus précise que l’écouter ne suffit pas, encore faut-il mettre en pratique ce qu’il nous a dit. Et, là, nous pouvons tous en convenir, nous avons une vraie marge de progression !
  • Cette Parole est aussi une Parole de consolation pour Marie, en effet, la seule qui ait vraiment écouté la Parole et qui l’ai totalement mise en application, c’est Marie dont la vie n’a été qu’un oui puisqu’elle a été préservée du péché.

Au-delà de nos premières réticences, accueillons don cette parole qui nous ouvre cette merveilleuse perspective : nous pouvons être aussi proche de Jésus qu’a pu l’être Marie et le moyen, c’est l’écoute de la Parole et sa mise en pratique. Plus que les liens du sang, ce sont les liens de la foi que veut valoriser Jésus. C’est pour cela que le christianisme, à l’inverse de l’Islam, n’a pas été structuré autour de personnes de la dynastie de Jésus. Et nous savons que ce pouvoir de la dynastie est très problématique dans l’Islam puisque des courants s’opposent, les uns se réclamant descendants des fils de, Fatima, la fille de Mahomet et les autres descendants de son cousin et gendre, Ali. Les liens dynastiques seront forcément problématiques alors que les liens de la Foi permettent une grande ouverture.

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la grâce de prendre le temps et d’aimer butiner la Parole de Dieu pour en faire notre miel, c’est-à-dire que la Parole entendue, nous la mettions en pratique car c’est ainsi que nous serons aussi proches de Jésus que pouvait l’être Marie.

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