12 septembre : fête du St Nom de Marie

Il est toujours bon de faire un peu d’histoire pour comprendre les origines d’une fête comme celle du Saint Nom de Marie. En septembre 1683, la ville de Vienne était assiégée par les Turcs. Ça signifie qu’ils étaient revenus à la charge puisqu’un siècle plus tôt, ils avaient essuyé une cuisante défaite au cours de la bataille de Lépante. En1683, la ville de Vienne était donc prête de tomber aux mains des Turcs, ce n’était plus qu’une question d’heure puisque le rapport de force n’était vraiment pas en faveur des troupes chrétiennes. Cependant, avant de lancer ses troupes dans un assaut de la dernière chance pour libérer la ville, le Roi de Pologne fit célébrer une messe en l’honneur de la Vierge Marie, une messe au cours de laquelle il invoqua avec foi le Saint Nom de Marie. La bataille commença à l’aube du 11 septembre 1683, et, le soir, l’étendard du grand vizir turc était tombé aux mains du roi polonais. Le lendemain, 12 septembre, le roi fit son entrée dans la ville en fête, et vint assister à la messe, au cours de laquelle on chanta le Te Deum. C’était en l’église de la Vierge de Lorette zt c’est donc à l’invocation du Saint Nom de Marie que le Roi attribua la victoire. Dès l’année suivante, la fête fut étendue à toute l’Eglise et fixée au dimanche suivant la Nativité de Marie.

C’est le pape saint Pie X qui, finalement, fixera la date de cette fête au 12 septembre, jour anniversaire de cette victoire miraculeuse contre les Turcs. La fête disparaitra ensuite du calendrier romain en 1974 et sera réintroduite par Jean-Paul II, en tant que « mémoire facultative ». Et ainsi, comme on fête le St Nom de Jésus quelques jours après Noël, on fête le St Nom de Marie, le 12 septembre quelques jours après sa naissance le 8 septembre.

Ces victoires guerrières obtenues par l’invocation du Saint Nom de Marie dont nous faisons mémoire ne sont évidemment pas une invitation à rallumer l’esprit des croisades ! C’est plutôt une invitation à identifier clairement quels sont nos ennemis dans l’ordre spirituel contre lesquels nous devons mener des combats aujourd’hui. Et, aujourd’hui, comme hier, l’invocation du Saint Nom de Marie pourra nous aider à remporter des victoires.

Quand nous ressentons une fatigue, quand nous connaissons une baisse de régime dans le combat spirituel, c’est donc là qu’il est particulièrement bienfaisant d’invoquer le Saint Nom de Marie. St Bernard disait : Le seul nom de Marie met en fuite tous les démons ! Quand nous l’invoquons, Marie va intercéder en notre faveur, elle n’obtiendra pas la fin des combats, mais elle nous obtiendra la force de ne pas baisser les bras. Ainsi donc, quand nous prions le chapelet, communautairement ou personnellement, nous pouvons penser au bienfait qu’apporte cette répétition du Saint Nom de Marie pour nous fortifier.

Pour vous qui participez à cette messe et qui n’étiez pas là, ce matin, à l’office des Lectures, je relis ces paroles d’un sermon de St Bernard qui sont devenues ce très beau chant que nous aimons reprendre : Ô homme, qui que tu sois, si dans cette marée du monde tu te sens emporté à la dérive parmi les orages et les tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cette étoile qu’est Marie. Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l’adversité, regarde l’étoile, appelle Marie ! Si l’orgueil, l’ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l’étoile, crie vers Marie ! Si la colère ou l’avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie. Quand, tourmenté par l’énormité de tes fautes, honteux des souillures de ta conscience, terrorisé par la menace du jugement, tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse, par l’abîme du désespoir, pense à Marie. Dans les périls, les angoisses, les situations critiques, invoque Marie, crie vers Marie ! Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur,

L’enjeu est grand, Paul l’a bien énoncé dans la 1° lecture tirée de l’épitre aux Galates. C’est dans ce passage que l’on trouve la seule allusion à Marie de toute la littérature paulinienne : Mais lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme. Et Paul continue en disant que si Marie nous a donné Jésus, c’est pour que nous ne vivions plus comme des esclaves, mais comme des fils. Et, un peu plus loin, il dira : C’est pour que nous soyons vraiment libres que le Christ nous a libérés. Tenez donc ferme et ne vous laissez pas remettre sous le joug de l’esclavage.

Voilà donc pourquoi, aujourd’hui, encore, il nous est bon d’invoquer le Saint Nom de Marie quel que soit le nom que nous choisirons pour le faire, ici au sanctuaire, c’est celui de Notre Dame de Laghet qui montera sur nos lèvres et ailleurs, un autre nom, mais c’est toujours le beau et doux de Marie que nous invoquons derrière toutes ces appellations.

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