Semaine du 17 au 23 mars

Dimanche 17 mars

Je célèbre la messe des pastoureaux, celles et ceux qui étaient brebis, il y a quelques années, qui ont grandi et qui encadrent maintenant les brebis avec les membres du Foyer.

Une partie des pastoureaux
L’autre partie !

Le texte d’évangile était celui de la Transfiguration … dans l’évangile de Luc qui précise que cette transfiguration a lieu quand Jésus priait.
J’explique que Jésus devait être transfiguré à chaque fois qu’il priait … mais les apôtres ne le voyaient pas puisque Jésus priait « à l’écart ». Mais une fois, il revient vers eux tout de suite et son visage devait être encore tellement illuminé que les apôtres lui disent : apprends-nous à prier comme toi !
Je fais donc une homélie sur la prière pour expliquer comment la prière peut nous donner ces visages transfigurés.

Le reste du dimanche est un dimanche d’année sabbatique : repos, je ne fais rien !

Lundi 18 mars

Il n’y a pas de messe matinale car une retraite commence ce soir, la messe aura donc lieu à 18h30. Donc adoration et chapelet à 7h suivis du petit déjeuner. Je vais célébrer la messe à 11h00 pour une religieuse de St Vincent de Paul travaillant avec des enfants handicapés mentaux venue prendre quelques jours de repos. Béatrice participe aussi à cette messe, elle a une réunion le soir qui ne lui permettra pas d’être à la messe de la retraite.

L’après-midi, une marche avec Thierry est programmée et va enfin pouvoir se faire ! Nous allons monter à l’université de Kiriri, au sommet de la ville.
Pour y aller, nous empruntons l’avenue Mao Tse Toung … il a l’avenue qu’il mérite, vous pouvez le constater ! Mais le fait qu’on donne son nom à une avenue (ça nous fait rire de penser que c’est une avenue !) montre que la Chine est vraiment très présente dans ce pays.

Thierry devant le panneau de l’avenue … qui est, en fait, ce chemin de terre !

Nous allons monter pendant presque 2h. Au cours de la montée, nous voyons ce panneau qui annonce une construction d’un centre interculturel par la conférence des évêques, destiné à devenir un oasis de paix et de réconciliation.

en étant obligés de nous arrêter un moment pour nous mettre à l’abri, il pleut. Nous sommes partis avec un soleil de plomb et il pleut, alors que rien ne le laissait imaginer. Mais c’est comme ça, ici, dans cette saison des pluies, il pleut tous les jours et la pluie arrive sans qu’on ait pu le prévoir une demi-heure avant.
Pendant que nous nous arrêtons, je fais une photo à travers les arbres qui nous abritent. On voit au 1° plan les boutiques qui sont sur le bord de la route car il y a beaucoup de monde qui passe : les étudiants mais aussi tous les sportifs qui aiment courir ou marcher sur cette route qui monte bien ! Pour ce qui est des boutiques, ce sont des boutiques africaines, évidemment, pas de vitrine et de beaux magasins !
Au second plan, on voit des petites maisons qui peuvent abriter des étudiants aisés qui peuvent les louer en coloc en étant entre 6 et 10 dans la maison ou par des familles.

Les boutiques au 1° plan et les maisons au second plan

Nous finissons par arriver ! Je suis content que la montée soit finie car je n’avais plus fait d’efforts depuis un moment, donc je suis fatigué !
Thierry me fait entrer dans l’université, mais le gardien nous appelle en expliquant que, désormais, l’entrée est payante pour ceux qui ne sont pas étudiants. Thierry essaie de négocier en expliquant que nous venons du Foyer de Charité, mais il ne veut rien savoir ! Je paie 600 francs burundais pour nous deux, c’est à dire 20 centimes !!!
Thierry négocie en disant que si on paie, alors il nous faut un guide pour nous faire visiter. L’un des gardiens vient avec nous ! Je prends une ou deux photos, mais il me dit que je dois arrêter, on ne prend pas de photos ici.

Un des bâtiments de l’université

L’université est assez grande, il y a toute la partie « sport » dans laquelle le président a étudié (c’est un grand sportif !) et d’autres spécialités du bâtiment. Mais beaucoup de salles sont dans un triste état, de même la salle du restaurant universitaire. On voit beaucoup de matériel cassé, tables, bancs, machines … Ils pourraient embaucher des bricoleurs pour remettre tout ça en état, il y a tellement de bricoleurs dans ce pays !
Il y a même une piscine dans cette université, mais il y a peu de jeunes qui se baignent, je vois que très peu savent nager. Notre guide nous dit qu’hier, un jeune s’est noyé car, bien sûr, la piscine n’est pas surveillée.

Nous commençons à redescendre, à nouveau la pluie nous oblige à nous arrêter. Nous ne sommes pas seuls à chercher l’abri des arbres ! Un mini-bus s’arrête, il est vide à la descente, pour nous demander si on veut monter. Thierry me demande ce que j’en pense. Quand je vois à quelle allure ils roulent, avec la route devenue glissante, je préfère continuer à pieds même si on se fait un peu mouiller.

En descendant nous avons une belle vue sur la ville, le lac, au fond avec de belles couleurs.

Au fond le lac Tanganiyka

Le long de la route, nous avons toujours les boutiques, je prends une photo pour que vous puissiez mieux vous rendre compte !

Quand nous finissons de descendre, il nous reste encore 3/4 h de marche pour arriver au Foyer avec de nombreuses parties pavées qui me fatiguent bien les genoux !
Quand nous arrivons au Foyer, je suis vraiment très fatigué ! Heureusement, j’ai célébré la messe le matin, donc je peux aller me reposer, Thierry, lui à 10mn pour se doucher et aller à la messe !
Quelques étirement pour ne pas avoir trop de courbatures et douche bienfaisante ! Je m’allonge un moment en surélevant les jambes pour récupérer.
Pendant que je me repose, je reçois un message de Christian, le beau-frère de Nicole avec qui j’étais dans l’avion. Il a monté une entreprise de Pompes Funèbres « pour VIP » qui marche très bien . Il était venu me voir au Foyer et m’avait promis qu’il m’emmènerait balader pour découvrir la ville. Il me propose de venir me chercher samedi vers 10h. Super !
Souper et dodo !

Mardi 19 mars

La messe de la retraite est à 11h, à 7h, il y a un temps de prière, mais je n’y vais pas car c’est en Kirundi. Je vais donc à la chapelle pour prier le bréviaire. Je vois qu’Albert prépare l’autel pour la messe. Il m’explique que l’abbé Audace va célébrer. Je vais me joindre à lui, comme ça nous pourrons célébrer en Français ! J’en suis content car c’est la fête de St Joseph.
L’abbé Audace, j’ai déjà parlé plusieurs fois de lui, c’est un ami du Foyer qui est professeur dans un des grands séminaires.
Il fait une belle homélie donnant 3 points à retenir sur St Joseph :
– Il est celui qui s’est ajusté au projet de Dieu, alors que ce projet de Dieu était tellement éloigné de son projet. Evidemment, ça me parle pour cette année de discernement pour moi !
– Il est celui qui a vécu chastement aux côtés de Marie et il est très concret expliquant que Marie était sans aucun doute très belle … ça ne devait pas être facile de vivre chastement en vivant constamment aux côtés de cette belle femme. St Joseph peut nous aider dans la chasteté que nous avons à vivre, particulièrement quand nous vivons en communauté.
– Il est celui qui a accepté de ne pas avoir d’enfant qui soit « de lui ». Il peut nous aider, nous qui avons renoncé à la paternité charnelle à bien vivre ce renoncement, à ne pas avoir toujours des regrets mais à voir la fécondité dans la paternité spirituelle.que ce renoncement permet.

Nous allons prendre le petit déjeuner ensemble et, comme à chaque fois qu’il passe, nous avons de bons échanges dans la bonne humeur … même s’il est là pour une raison assez dramatique : une de ses cousines a été assassinée de manière terrible en Tanzanie et les funérailles ont eu lieu hier après que le corps ait été rapatrié.
Diane est avec nous pour le petit déjeuner. Elle doit partir au Rwanda dans la journée car, demain, il y a des funérailles dans sa famille. Un cousin doit venir la chercher, mais il n’a pas pu avoir les papiers pour les enfants, donc retard important !

Après le petit déjeuner, je profite de la présence du père Audace pour me confesser. Bon moment, belle occasion en cette fête de St Joseph !
Nous discutons un peu car, dans son homélie, il a évoqué une intervention pour des prêtres de la soeur Bridge Mac Kena. Elle était venue prêcher la 1° retraite internationale des prêtres à Ars. Et, là, c’est à Rome qu’elle avait eu l’occasion de parler à des milliers de prêtres les invitant à une quadruple conversion :
– Conversion profonde à Jésus : nous ne pourrons faire aimer Jésus que si nous l’aimons vraiment. Il ne s’agit pas d’abord de faire des cours de doctrine, mais de témoigner de notre amour pour Jésus.
– Conversion au sacerdoce : à l’image du curé d’Ars, devenir convaincus de la grandeur du sacerdoce qui nous a été confié. Nous sommes de petits prêtres pour un grand sacerdoce !
– Conversion au sujet de la paternité. Nous ne devons pas vivre notre renoncement à la paternité charnelle comme un fardeau qui pèsera toujours lourdement sur nos épaules et nous privera de la joie. Nous devons comprendre que ce renoncement peut devenir source de tant de grâces dans la paternité spirituelle.
– Conversion à l’Église. Jésus dit : ma mission, je ne la reçois pas de moi-même, ce que je dis, je ne le dis pas de moi-même. Il doit en être ainsi pour nous … et nous, nous recevons notre mission de l’Église. Par conséquent, nous devons l’aimer. Et elle a raconté cette histoire terrible. Un aveugle était en train de mendier, des prêtres passent et il les interpelle : mes pères, occupez-vous de moi ! Les prêtres pensent donc que c’est un faux aveugle ! Ils veulent vérifier et, en fait, l’homme est bien aveugle. Alors les prêtres lui demandent : comment tu as su que nous étions prêtres puisque tu ne pouvais pas nous voir ? Il leur répond : je vous ai entendus car vous parliez fort et j’ai entendu que vous critiquiez votre évêque, alors je me suis dit : il n’y a que des prêtres pour parler aussi mal d’un évêque ! TERRIBLE !

Cette après-midi, j’ai rendez-vous chez l’ami Thomas, Albert va me conduire. Je suis aussi en train de voir pour me faire coudre des pantalons. C’est moins cher de les faire sur mesure que de les acheter tout faits ! Comme j’ai bien maigri, je ne vais plus avoir de pantalons vraiment à ma taille ! Et en plus, ça va faire travailler un tailleur. Nous allons donc aller acheter du tissu et nous le porterons chez un tailleur qui prendra mes mesures et fera les pantalons.

Passage chez le couturier qui vient avec nous pour acheter le tissu afin qu’ils n’augmentent pas les prix en voyant un blanc ! En fait, le marchand de tissu, quoique musulman, est un ami du Foyer, de même la patronne de l’atelier de couture !
Nous choisissons le tissu, le couturier qui a pris mes mesures sait ce qu’il faut … tout sera prêt dans une semaine ! L’atelier ne paie pas de mine, chez nous, ça serait un atelier clandestin !

L’atelier de couture qui va travailler pour moi

Ici, il y a beaucoup de couturiers qui travaillent. Ceux qui ont les moyens, hommes ou femmes, se font tous faire des habits sur mesure, c’est moins cher que d’acheter des habits tout faits … sauf si on achète des vêtements d’occasion venant d’Europe !

Les couturiers installés sur les trottoirs le long de la route !

Du coup, je décide de me faire faire une aube … comme ça j’aurai un souvenir utile et qui me permettra de prier pour ce pays !

En quittant les couturiers, j’ai demandé à Albert de me faire passer devant la prison … moi qui étais aumônier de prison pendant 7 ans, ça m’intéresse de voir ! D’ailleurs, une prochaine fois, je demanderai à célébrer une messe avec l’aumônier, ici les formalités pour entrer sont moins compliquées que chez nous et l’aumônier doit être aussi important que le directeur de la prison !
Je n’ai pas fait de photos, chez nous, c’est interdit de photographier une prison, même de l’extérieur … ici, je ne sais pas, mais je ne veux pas prendre de risques ! Je vois des détenus qui travaillent dans les champs autour de la prison qui sont de grands potagers. Les légumes sont vendus pour financer le fonctionnement de la prison. Ceux qui travaillent en dehors sont évidemment triés, je suis surpris de voir qu’il y a finalement peu de surveillants affectés à la surveillance de ceux qui travaillent dehors. En approchant, nous voyons des détenus qui sont assis avec leur femme venue les visiter … qui leur a apporté une bière. Ce sont peut-être ceux qui travaillaient dans le champ et qui ont eu une visite, je ne sais pas !

Mercredi 20 mars

Il a été prévu que j’aille passer la journée avec Claudette et Annick qui sont en repos dans la maison d’un ami du Foyer. Claudette et Annick reviennent de deux ans de mission en Belgique dans un Foyer et sont très fatiguées, elles ont besoin de se reprendre. Après un temps avec la communauté du Foyer (qui leur manquait !) et un temps de en famille, elles ont donc droit à ce temps de repos.
Elles ont demandé que ce soit moi qui les aide à faire la relecture de ce temps de mission. Je suis touché par leur confiance!

Claudette à gauche et Annick

Albert me conduit dans cette maison, très belle maison ! Elle appartient à un ingénieur en bâtiment qui habite ici une semaine sur deux, l’autre semaine, il est au Rwanda où se trouve sa famille. Beaucoup de familles sont parties se réfugier au Rwanda en 2015 quand le pays a connu un accès de violence, c’est l’année où je suis venu pour la première fois, et, de fait, ça chauffait ! Aujourd’hui, ces familles ne savent pas s’il faut rentrer ou pas, beaucoup restent encore au Rwanda d’autant plus qu’en 2020, il va y avoir de nouvelles élections et que ça risque de chauffer à nouveau.
L’homme loge donc dans cette immense maison une semaine sur deux : 3 étages habitables ! Il a une nièce qui est là aussi et deux gardiens avec des chiens très méchants !

La piscine

Après avoir parlé longuement avec Annick puis Claudette, comme il y a une belle piscine, je vais en profiter, mais sous la pluie … peu importe puisque dans l’eau, on est mouillé !
Nous prenons le repas de midi ensemble … il y a un cuisinier à leur service et, là, comme il savait qu’il y avait un muzungu, il a préparé un très bon repas !
Albert doit venir me chercher et, surprise, il vient avec Josiane qui en profite pour saluer ses deux soeurs. Leurs retrouvailles sont toujours touchantes !

Albert, Annick, Josiane, Claudette : joie des retrouvailles !

Nous rentrons au Foyer, laissant Annick et Claudette dans leur château ! Un peu de repos puis je vais au chapelet et à l’adoration avec les retraitants.
Le soir je me couche de bonne heure, je pense que c’est la piscine, mais je suis crevé !

Jeudi 21 mars

L’abbé Deo, le prêtre qui est venu me voir la semaine dernière devait venir me prendre à 8h30 pour aller ensemble petit déjeuner et nous promener … il m’a posé un lapin ! Du coup, je peux écrire mon journal !

J’en profite aussi pour rendre visite à un séminariste, Méthode qui participe à la retraite, mais comme il peut car il est très malade, cancer du foie très avancé. Tout a été aménagé pour lui permettre de suivre la retraite en se reposant en même temps. Une chambre proche de la chapelle a été aménagée pour la journée comme ça il peut entendre les enseignements, un système audio simple a été aménagé pour cela. Il peut aussi aller faire un temps d’adoration, court car ile ne peut pas rester assis trop longtemps. Il se déplace en fauteuil roulant.
Josiane, membre du Foyer a été affectée à son service pour cette semaine, même s’il a un garde-malade qui est avec lui. C’est un métier ici, garde-malade. Des gens ont une petite formation et s’occupent d’une personne malade pour décharger la famille. Elle est donc payée et vit 24h/24 avec la personne malade pour l’aider (toilette, repas …).
Quand je rentre dans la chambre de Méthode, c’est un choc ! Josiane m’avait pourtant prévenu. Ce garçon ressemble à un vieillard et il n’a plus que la peau et les os avec un ventre énorme, il m’explique qu’il a deux tumeurs qui ne sont plus opérables. Il a déjà subi deux opérations. Il est extrêmement fatigué et parle à voix basse ne pouvant faire mieux. Nous convenons ensemble que demain à 11h, je lui donnerai le sacrement des malades.

Le reste de la journée est cool, même si chaque jour, je reçois au moins deux personnes qui viennent soit de l’extérieur, soit du Foyer. Et quand je rencontre des membres du Foyer, c’est toujours un très beau temps de partage qui me permet de mieux les connaître en profondeur. C’est encore le cas cette après-midi.

Vendredi 22 mars

Je n’ai pas dit, mais, toute cette semaine, je célèbre la messe le matin à 7h, j’en suis heureux car la messe de la retraite est un kirundi et c’est toujours difficile de passer plus d’une heure sans rien comprendre ! Bien sûr, je peux suivre la messe, le déroulement est le même, je peux même chanter maintenant le kyrie eleison en kirundi ! Je lis les lectures en français sur mon téléphone … mais je ne peux comprendre les chants, l’homélie. Alors, je suis heureux de pouvoir célébrer en français. Quelques membres du Foyer viennent, celles qui sont à la cuisine que cet horaire arrange bien et d’autres membres qui seront pris à 11h puisque c’est à cette heure là que la messe de la retraite est célébrée. Alors, c’est vrai que ça m’oblige à me lever à 5h pour préparer l’homélie, mais je me rends aussi compte que lorsque je reste plusieurs jours sans prêcher, ça me manque. Bon élément pour mon discernement futur !

Je reçois quelques personnes et me prépare à vivre le sacrement des malades que je vais donner à Méthode. Josiane et Lydwin sont avec moi. Méthode est couché quand nous arrivons, son garde-malade l’aide à se mettre assis, je sens bien que ça le fait souffrir, mais il souffre en silence.
Je lui propose de recevoir le sacrement de la réconciliation avant, il est bien d’accord. Josiane et Lydwin me laissent avec lui.
Elles reviennent ensuite. Pour la circonstance, j’ai revêtu l’étole du curé d’Ars que j’ai amenée et ça touche beaucoup Méthode.
Comme on le fait dans le Renouveau, je demande au St Esprit que nous soit donnée une parole, j’ouvre ma bible et je tombe sur la finale de St Marc, lisez ce texte, il est étonnant pour la circonstance : les apôtres imposeront les mains aux malades et ceux-ci seront guéris !
J’annonce donc à Méthode qu’il faut prendre cette parole au sérieux, le Seigneur veut le guérir ! Je ne sais pas quelle est la guérison qu’il veut lui apporter : celle du corps ou celle du coeur ou les deux, mais il promet une guérison par ce sacrement.
Nous vivons une belle célébration, pleine d’émotion. Et je sens que Méthode est vraiment paisible.
Le soir Josiane qui vient de le voir me dit qu’il rend vraiment grâce au Seigneur de lui avoir donné la force de vivre tout cela car il a eu aussi la force de se faire conduire en fauteuil roulant à un temps d’adoration avec les autres retraitants. Comme le dit la parole de conclusion du sacrement des malades : désormais, c’est la puissance de Dieu qui agit dans sa faiblesse. Personnellement j’aime mieux dire : la douce puissance … que la volonté du Seigneur soit faite !

Vers 15h, j’ai rendez-vous avec Christian, ce jeune qui a eu un parcours chaotique et que j’ai décidé d’aider. Nous devons aller voir la communauté où il a été séminariste, ce sont les pères de la doctrine chrétienne. Ils ont été fondés à Cavaillon et sont encore présents là-bas. Ces pères qui avaient demandé à Christian d’interrompre son cursus de formation lui avaient promis de lui financer ses études, mais pas plus. Comme Christian s’était retrouvé SDF, le plus urgent était de lui permettre de trouver un lieu pour loger, manger, des vêtements … C’est pour cela que je lui ai donné un coup de pouce. Alors, il pouvait demander aux pères de cette communauté le financement promis. Mais, eux, ils souhaitaient connaître le prêtre qui l’avait aidé. C’est pour cela que nous sommes allés là-bas. Albert nous a conduits. Bien sûr Christian est arrivé avec 1/2 heure de retard !

Nous avons été très bien accueilli par un père qui a fait ses études en Europe mais qui souhaitait vraiment revenir pour servir l’Eglise de son pays. Il est retourné aussi à Paris, à la catho pour la théologie pastorale et la formation catéchétique. Nous parlons beaucoup, vraiment c’est un prêtre que l’on sent brillant, mais humble. Nous échangeons sur un certain nombre de problèmes que j’ai perçus et il partage tout à fait ce que je ressens, sauf peut-être sur la persistance enfouie des problèmes ethniques. Mais je maintiens quand même ce que je pense, ayant peut-être plus de recul que lui !
Nous rentrons et déposons Christian en ville, nous nous reverrons avant que je ne parte et je lui donnerai quelques affaires, nous n’avons pas la même taille, mais au moins la même pointure !
En rentrant, nous passons chercher l’aube qui est finie … je suis un peu déçu par le tissu ! Mais je n’ai fait qu’apercevoir l’aube, on verra !

Le soir, je participe à la messe, comme on dit en langage ecclésiastique, je bine (2 messes) ! Car il faut que j’aide le père Constantin qui prêche cette retraite à donner le sacrement des malades. La messe va durer plus de deux heures, c’est long quand on ne comprend pas … je comprends ce que vivent les migrants quand ils arrivent chez nous !

Comme d’habitude, il y a à peu près la moitié des retraitants qui demandent le sacrement des malades … ici on le donne « à la pelle » sans discernement. Chez nous, nous sommes peut-être trop restrictifs, mais ici, c’est exagéré dans le sens contraire, je pense qu’il serait quand même bon qu’il y ait un entretien de discernement avant comme on le fait à La Flatière.

Samedi 23 mars

Je célèbre la messe à 7h et fait une homélie sur l’évangile du jour : l’enfant prodigue, texte 1000 fois commenté ! Mais merci Seigneur pour ce que tu m’as inspiré grâce à un enseignement de Mary qui est venue prêcher à Notre Dame du Laus cet été pour le Renouveau. Je n’y étais pas, mais j’ai écouté les enseignements et une phrase sur cette parabole m’a beaucoup fait réfléchir, je n’avais encore pas eu l’occasion de développer, c’est fait ! Si j’ai le temps de taper cette homélie, je la mettrai dans le blog !

J’attends maintenant Christian, le beau-frère de Nicole (rencontrée dans l’avion) qui doit m’emmener promener. Vous trouverez le compte-rendu de cette journée dans un article spécial.

Quand je rentre, repos un moment et ensuite je vais rejoindre les retraitants pour participer au partage des grâces. Comme souvent, il y a un peu de retard, alors les retraitants en profitent pour laisser éclater leur joie en chantant et dansant.

C’est toujours impressionnant d’écouter toutes les grâces reçues par les retraitants. Cela montre si bien la puissance de Dieu qui continue à agir dans les coeurs et vraiment, ce partage est très beau !
Et pendant que nous faisons ce partage, un groupe de travailleurs, payés par le Foyer, sont venus pour nettoyer la partie du Thabor qui a été libérée. Demain, c’est la messe des brebis … les enfants vont tout salir, mais au Foyer on aime bien bien accueillir ! En tout cas, j’admire toujours la propreté de tous les lieux du Foyer.

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