22 octobre : mardi 29° semaine temps ordinaire : Pas de smoking ni de robe de soirée, un tablier pour rencontrer le Seigneur !

La lettre aux Ehpésiens que nous lisons depuis une semaine et que nous lirons encore pendant 15 jours est une lettre qui se médite plus qu’elle ne se commente tant les paroles de Paul sont d’une profondeur spirituelle inégalable.

Dans le passage que nous avons entendu aujourd’hui, Paul nous fait méditer sur les changements apportés par la venue du Christ. Mais le mot changement est bien faible pour évoquer ce dont Paul va parler, il s’agit d’une véritable révolution. Et, ce qui est très beau, c’est que Paul demande aux Ephésiens de mesurer, de mettre en œuvre dans leurs propres vies, cette révolution apportée par le Christ. Après le Baptême, nous ne pouvons plus vivre comme avant ! Nous qui avons été baptisés quand nous étions enfants, nous avons sans doute du mal à percevoir cette nouveauté radicale qu’apporte la foi en Christ, une nouveauté qui bouleverse la vie. Les catéchumènes, jeunes ou adultes, eux le perçoivent beaucoup mieux et leur témoignage est de ce point de vie édifiant quand ils nous partagent les ruptures qu’ils ont accepté d’opérer avec leur vie d’avant, leurs relations d’avant, leurs habitudes d’avant. Réécoutons ces paroles de Paul, je ne cite pas tout mais le plus significatif : Frères, au temps où vous étiez païens, vous n’aviez pas le Christ, vous n’aviez pas d’espérance et, dans le monde, vous étiez sans Dieu. Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ.

Nous le comprenons, tous ces bouleversements concernent la vie personnelle de chaque croyant, mais Paul veut aussi souligner les bouleversements que la foi en Christ apporte au niveau interpersonnel, communautaire, on peut même dire collectif : il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine qui séparait juifs et chrétiens, mais aussi le mur qui séparait, les juifs des étrangers, les esclaves des hommes libres. Ah si nous prenions au sérieux toutes ces paroles, si nous prenions conscience de la profondeur des bouleversements que le Christ apporte et que la foi en Christ exige que nous vivions, le monde serait tellement beau. Imaginez un peu ce qui pourrait se passer si les 2,5 milliards de chrétiens donnaient le témoignage d’une vie sans haine, considérant chaque être humain comme son frère. Certes tout le monde n’est pas chrétien, mais si les chrétiens vivaient déjà tous dans l’amour inconditionnel, ils pourraient entrainer les autres.

Venons-en à l’Evangile. Voilà le 2° jour que le texte d’Evangile nous invite à nous mettre dans la perspective de notre mort. Hier, c’était avec la parabole du riche insensé qui, dans la vie, n’avait qu’un seul but, accroitre sa richesse pour pouvoir tout s’offrir et qui va mourir. En effet, même le plus riche des hommes ne peut acheter la santé, il finira par mourir et la mort peut le cueillir très brutalement. Aujourd’hui, c’est une autre parabole qui nous invite à attendre le maître, c’est donc clair, il s’agit de se préparer au moment où nous rencontrerons le Seigneur.

Beaucoup de personnes ne veulent pas y penser et encore moins en parler, pourtant ce moment viendra, ça, c’est assuré ! Alors on n’est pas obligé de souhaiter qu’il vienne très vite même si, en fait, c’est ce qui peut nous arriver de mieux. En effet que peut-il y avoir de mieux que de se retrouver entre les bras d’amour du Seigneur ? Si nous ne souhaitons pas forcément que ça arrive trop vite, c’est que nous avons des familles qui souffriront de notre départ et que nous avons une mission à accomplir. Mais de temps en temps, il est salutaire de remettre nos vies en perspective de cette fin qui, tôt ou tard finira par arriver. La proximité de la fête de Toussaint est d’ailleurs une occasion favorable pour le faire. Quand notre fin arrivera, une question se posera : serons-nous en paix pour vivre ce grand passage ? C’est-à-dire, est-ce que nous pourrons dire : Seigneur, tout n’a pas été parfait, mais, dans ma faiblesse que tu connais si bien, tu vois que j’ai cherché à faire du bien, à vivre dans l’amour.

L’Evangile d’aujourd’hui nous donne un bel élément de discernement pour savoir si nous pouvons être dans la paix, il concerne la tenue dans laquelle le Seigneur aimerait nous trouver. Jésus nous dit qu’il serait complètement idiot de penser que nous devons chaque jour nous habiller en smoking ou robe de soirée en pensant que, comme ça, nous serions prêts pour rencontrer le Seigneur. 

C’est vrai que lorsqu’on va rencontrer des personnalités, on s’habille bien, et, le Seigneur, c’est la personnalité la plus importante ! Mais si on veut lui faire plaisir, quand il viendra à notre rencontre, ce n’est pas en restant en smoking ou robe de soirée qu’on le fera, non, il nous veut revêtu du tablier de service. Le smoking, la robe de soirée, portés en permanence, nous empêcheraient de travailler, de nous mettre au service des autres. C’est avec le tablier de service qu’il veut nous voir parce que lui-même sera revêtu de ce même tablier de service puisqu’il nous servira pour l’éternité. Est-ce que nous mesurons le poids de ces paroles ? Le Seigneur veut servir pour l’éternité ceux qui auront été de bons serviteurs., quelle merveille, aucune religion parle en ces termes de l’éternité !

Aujourd’hui, nous fêtons St Jean-Paul II et c’est le témoignage qu’il a voulu donner : rester jusqu’à son dernier souffle en tablier de service. Que par son intercession et celle de Notre Dame de Laghet, nous puissions garder ce tablier de service pour être prêts le jour où le Seigneur viendra à notre rencontre.

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