21 juillet : pour devenir aussi proche de Jésus que sa mère et le reste de sa famille !

« Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime, pour passer sur la révolte comme tu le fais à l’égard du reste, ton héritage : un Dieu qui ne s’obstine pas pour toujours dans sa colère mais se plaît à manifester sa faveur ? » Arrêtons-nous quelques instants sur ces paroles de Michée. « Qui est Dieu comme toi ? » C’est beau de repérer que cette question de Michée correspond exactement à la signification de son nom en hébreu. En posant cette question, non seulement, il accomplit sa mission de prophète, mais en plus, il colle à son identité. Ou plutôt, l’Esprit-Saint qui anime le cœur des prophètes réalise cette action qui unifie profondément leur mission et leur identité. C’est ainsi que chaque prophète aura une tonalité absolument particulière et unique. Michée sera contemporain d’Isaïe et d’Osée, leur mission devait se ressembler puisqu’ils prêchaient dans le même contexte et pourtant leur prédication sera unique, justement parce que le St Esprit permet cette unification entre mission et identité. Il n’y a jamais eu de clones dans la Bible, chacun est unique, donc chacun exercera sa mission de manière unique.

Ce que l’Esprit-Saint réalisait naguère dans le cœur des prophètes, il continue de le réaliser aujourd’hui. Chacun de nous étant unique, nous pouvons réaliser notre mission dans la même communauté, dans la même paroisse, chacun apportera une note unique qui manquerait à l’harmonie de l’ensemble si elle ne venait pas se mélanger aux autres dans la partition de l’harmonie communautaire que le St Esprit ne cesse d’écrire et de renouveler. Mais, vous l’aurez bien compris, ce qui fait l’harmonie, ce n’est sûrement pas le fait que chacun joue ce qu’il a envie, fasse ce qu’il a envie, comme il en a envie, quand il en a envie. L’harmonie vient quand chacun exerce la mission qu’il a reçue, pas celle qu’il se donne et qu’il la joue en correspondant au mieux à son identité profonde, identité unique, cadeau du Seigneur. L’Eglise est belle, nos communautés sont belles et surtout la mission devient féconde quand il en est ainsi. Que l’Esprit-Saint nous aide à jouer de plus en plus juste !

L’Evangile fait partie des derniers textes que j’ai commentés dans ma prédication de la retraite. Je suis sûr que Marie n’a pas mal pris cette parole de Jésus. Je ne sais pas ce qu’il en a été pour le reste de la famille qui l’accompagnait. Mais pour Marie, j’en suis sûr, il n’y a eu aucun problème parce que l’Esprit-Saint qui la suivait comme son ombre depuis l’Annonciation lui permettait d’entendre ce qu’il y avait derrière les mots pour en découvrir la vérité cachée. Marie comprend donc que Jésus est en train de lui faire le plus beau des compliments car il n’y en a qu’une qui, parce que préservée du péché, peut faire en permanence la volonté du Père du ciel, c’est Marie. Peut-être, d’ailleurs, que Marie a un peu rougi en entendant les paroles de Jésus, justement, parce qu’elle a été capable d’entendre ce qu’il disait derrière ces mots un peu abrupts qu’il utilisait.

Et, si en prononçant ces mots, il regarde vers ses disciples, c’est comme pour leur dire : j’aimerais que ce que nous unisse le plus, ce ne soit pas d’abord notre proximité quotidienne, mais ce désir de ne faire que la volonté du Père. Et ainsi, nous comprenons que l’union la plus fondamentale entre la mère et le fils n’est pas une union due à la chair, ce qui les unit bien plus profondément, c’est qu’ils accomplissent en permanence et sans retenue la volonté du Père du ciel.

Le passage parallèle dans l’Evangile de Luc, l’évangile marial, par excellence, vient tout à fait conforter cette lecture. Quand, de la foule, quelqu’un élèvera la voix pour dire que le privilège de Marie, c’est d’avoir allaité celui qu’il reconnaissait comme l’envoyé de Dieu, Jésus rectifiera en disant : « non, son privilège, c’est d’écouter la parole de Dieu et de la garder ! » Voilà la grande union que Jésus désire vivre, non seulement avec sa mère, mais aussi avec ses disciples et tous ceux qui, après eux, répondront à son appel : être unis par l’écoute de la Parole, une écoute qui nous permet de discerner la volonté de Dieu et, l’ayant discerné de l’accomplir.

A partir de cet épisode, je crois que nous pouvons adresser trois demandes à notre cher Saint Esprit. 

  • La première, c’est qu’il nous aide à entendre ce qu’il peut y avoir derrière les mots qui nous sont adressés sans nous arrêter à ce qu’il peut y avoir, parfois, d’abrupt dans la formulation. Marie a entendu la qualité que Jésus lui reconnaissait, mais tout cela se cachait derrière les mots. Si nous lui demandons cela, nous aurons sûrement des relations plus apaisées en famille, en communauté parce que nous ne serons plus blessés par le côté « brut de décoffrage » de certaines paroles qui nous sont adressées. Nous entendrons ce qu’il y a derrière qui est souvent un appel à devenir meilleur qui nous est adressé … peut-il y avoir appel plus beau ?
  • La 2° demande que nous pouvons adresser au cher Saint Esprit, c’est d’apprendre à dire les choses avec plus de douceur. Car cette parole que Jésus a prononcée, je suis sûr qu’il l’a prononcée avec une telle douceur que personne n’a pu imaginer un seul instant qu’elle traduirait, de la part de Jésus, un refus de voir sa mère. Dans l’Evangile, il nous manque l’intonation de la voix de Jésus, il y des moments où elle a dû être particulièrement virile son intonation … mais pas là ! Demandons au cher Saint Esprit qu’il nous donne des intonations modulées pour nous adresser aux autres !
  • Enfin la 3° demande que nous adressons au cher Saint Esprit, c’est qu’il nous donne la grâce d’accomplir, tout au long de cette journée, la volonté de Dieu car nous sommes bien incapables de l’accomplir sans sa grâce. Mais ainsi, accomplissant la volonté de Dieu, nous serons tout proches de Jésus, si proches de lui qu’en nous voyant vivre aujourd’hui, il sera tellement heureux de dire en nous désignant : « Voici ma mère et mes frères ! »

Cette publication a un commentaire

  1. Adéline

    Amen !
    Voici la mère et la servante du Seigneur !

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