23 novembre : Coire ou ne pas croire en la résurrection

Ce n’est pas tous les jours que la 1° lecture et l’évangile se répondent parfaitement parce que vous savez que la 1° lecture est un extrait d’une lecture suivie sur une ou plusieurs semaines d’un livre du Premier ou du Nouveau Testament et de même pour l’évangile. Sauf pour les fêtes ou les dimanches, les textes ne sont donc pas choisis parce qu’ils se répondent, mais parce que c’est là que nous a conduit la lecture suivie ! Il y a des jours où il est donc bien difficile de faire un lien entre les deux textes et il y a d’autres jours où ça tombe très bien, mais ce n’est pas voulu ! Aujourd’hui ça tombe très bien, profitons-en !

Je ne veux pas m’arrêter sur l’évangile parce que j’ai déjà eu l’occasion de le commenter un dimanche, ici, il y a 3 semaines, je crois. Mais il tombe quand même à pic parce que la 1° lecture va être une parfaite illustration de ce que peut devenir la vie de quelqu’un qui, à l’image des sadducéens, ne croit pas en la résurrection. Et c’est le cas de ce triste personnage qu’est le roi Antiocos Epiphane dont les lectures de cette semaine nous ont raconté dans le détail tous les méfaits, toutes les décisions arbitraires suivies d’arrestations et de meurtre pour tous ceux qui osaient résister à ce vaste mouvement d’apostasie qu’il avait initié.

Antiocos Epiphane pressent la victoire de la résistance juive menée par Judas Maccabée qui avait succédé à son père Mattathias, il commence donc à prendre la fuite. Comme tous les dictateurs en fuite, il ne sait pas bien où aller pour être tranquille, il ne sait pas bien où il pourra être accueilli, mais ce qu’il sait, c’est qu’il lui faut penser à son avenir. Puisqu’il ne peut plus régner, il n’y aura plus d’argent qui va rentrer régulièrement dans ses caisses ! C’est à ce moment-là qu’il entend parler d’un trésor caché dans une ville, Elymaïs, il décide d’y aller pour piller tout ce qu’il peut et s’assurer ainsi une fin de vie confortable. 

Mais la ville est bien gardée et il ne peut pas faire main basse sur le magot. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, c’est justement le moment où il apprend que sa défaite en Judée est encore bien plus terrible qu’il ne l’avait imaginé ! Tout s’écroule pour lui, son passé n’est pas glorieux et son avenir est loin d’être assuré, Il entre donc dans une dépression profonde qui le conduit aux portes de la mort. La fin de la lecture nous faisait entendre le bilan qu’il tirait de sa vie et nous faisait partager sa profonde détresse : « Le sommeil s’est éloigné de mes yeux ; l’inquiétude accable mon cœur, et je me dis : À quelle profonde détresse en suis-je arrivé ? Dans quel abîme suis-je plongé maintenant ? J’étais bon et aimé au temps de ma puissance. Mais maintenant je me rappelle le mal que j’ai fait à Jérusalem : tous les objets d’argent et d’or qui s’y trouvaient, je les ai pris, j’ai fait exterminer les habitants de la Judée sans aucun motif. Je reconnais que tous mes malheurs viennent de là, et voici que je meurs dans un profond chagrin sur une terre étrangère. » Triste bilan, triste constat, voilà un homme qui va mourir complètement désespéré.

Alors, bien sûr, puisqu’au début de mon commentaire, j’ai donné Antiocos Epiphane comme exemple de ceux qui ne croient pas en la résurrection, je ne veux pas dire que tous ceux qui n’y croient pas ont forcément tous un bilan de vie aussi négatif que lui. Bien sûr que non !

Mais, dans ses dernières paroles, on voit bien qu’il est à deux doigts de se convertir tellement il regrette d’avoir misé sa vie sur du vent … Oui, mais voilà à quoi bon se convertir sur son lit de mort si on ne croit pas en l’au-delà ? Et voilà le drame : parce qu’il n’aura pas cru en la résurrection, il ne s’est pas converti et, parce qu’il ne s’est pas converti, il n’aura pas pu goûter à la paix avant de mourir et vivre ainsi un départ confiant pour se jeter dans les bras de la Miséricorde. 

Vous aurez bien remarqué que je ne dis pas que, du fait qu’il ne se soit pas converti, il ne sera pas accueilli par Dieu. Le salut des âmes est une affaire qui concerne le Seigneur, nous avons déjà assez à faire en nous préoccupant de notre conversion sans chercher à régler les affaires du Seigneur en nous mettant à sa place pour savoir ce qu’il doit faire d’untel ou d’untel !

Le fait de n’avoir pas cru, comme tous les grecs de l’époque, en la résurrection est à l’origine d’un double méga-problème dans sa vie.

1/ Il aura mené une vie très désordonnée. 

2/ Il va mourir dans une profonde désespérance.

S’il avait cru en la résurrection, il n’aurait pas mené une vie aussi désordonnée et cela non pas par crainte du châtiment éternel. Mais ceux qui croient en la résurrection des corps savent que le corps est sacré puisqu’il est promis à la vie éternelle, ils ne font donc pas n’importe quoi avec leurs corps et ne maltraitent pas non plus le corps des autres. Je vais expliquer la semaine dans la Halte d’un jour que je vais prêcher que ceux qui croient en la résurrection vivent leur vie comme s’ils étaient dans un oratoire et un laboratoire

  • Un oratoire parce que si l’éternité, c’est d’être auprès de Dieu, autant commencer à s’habituer à vivre en sa présence le plus régulièrement possible dès cette terre !
  • Un laboratoire parce que, si dans la maison du Père, c’est le Règne de l’amour, autant s’habituer le plus vite possible, en tout cas, dès cette terre à vivre dans l’amour entre nous.

Merci Seigneur de nous avoir donné cette foi qui loin de nous inviter à la résignation nous pousse au contraire à chercher à anticiper ce que nous vivrons auprès de toi en transformant ce monde en oratoire et laboratoire.

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