1° juin : jeudi 8° semaine du temps ordinaire. Dieu a bien réussi son coup, la preuve : le nombre d’or !

Vous avez peut-être entendu parler du nombre d’or qu’on désigne par la lettre grecque « phi » et qui est égal à 1,618… et beaucoup de décimales puisqu’il ne finit jamais ! Ce nombre est encore appelé la divine proportion tellement on le retrouve dans la nature et les constructions pour rendre compte de tout ce qui est harmonieux. Par exemple si votre bouche est 1,618 fois plus large que votre nez, votre visage est harmonieux et, de manière habituelle, ça marche très bien ! J’ai d’ailleurs regardé la vidéo d’un chirurgien esthétique qui explique qu’il se sert de ce nombre d’or pour reconstruire des visages peu harmonieux. (https://www.youtube.com/watch?v=v5TaiKC7QuA&t=1s) Mais pour l’immense majorité des gens, ce n’est pas utile car la nature a bien fait les choses. Justement, à propos de la nature, ce nombre d’or, on le retrouve aussi dans quantité de plantes, de fleurs, de fruits et, bien sûr, il est utilisé par tous les architectes soucieux d’harmonie, d’équilibre et même vos cartes bancaires utilisent la proportion du nombre d’or ! Allez voir sur internet, c’est vraiment passionnant, il y a tellement d’autres exemples. (https://www.youtube.com/watch?v=RJ4iCb3qfQg)

Je ne sais pas si Ben Sira connaissait ce fameux nombre d’or, ça aurait pu être possible puisqu’il a été formalisé par Euclide au 3° siècle avant Jésus-Christ et je vous rappelle que Ben Sira, c’est 2° siècle avant Jésus-Christ. En tout cas, la 1° lecture pourrait répondre à la perplexité de nombre de scientifiques qui constatent cette présence du nombre d’or un peu partout et qui ne savent pas expliquer pourquoi tout est si harmonieux. Pour Ben Sira, ça ne fait aucun doute : Comme toutes ses œuvres sont attirantes, jusqu’à la plus petite étincelle qu’on peut apercevoir ! Tout cela vit et demeure à jamais, remplit son office et lui obéit… qui se rassasierait de contempler sa gloire ?

C’est sans doute en raison de cette certitude que la gloire du créateur éclate tellement dans sa création pour ceux qui savent ouvrir les yeux que Paul écrivait, dans l’épitre aux Romains 1,19-21, ces paroles si dures à l’encontre des païens : En effet, ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, car Dieu le leur a montré clairement. Depuis la création du monde, on peut voir avec l’intelligence, à travers les œuvres de Dieu, ce qui de lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Ils n’ont donc pas d’excuse, puisque, malgré leur connaissance de Dieu, ils ne lui ont pas rendu la gloire et l’action de grâce que l’on doit à Dieu. J’expliquais, dimanche, dans mon enseignement sur les dons du Saint-Esprit, que c’est précisément le don de science qui nous permet de faire sans cesse le passage de la création au Créateur, de la contemplation de la création à l’adoration du Créateur. Que ce don de science soit particulièrement actif en nous en ce temps qui nous permettra de souffler en nous réjouissant de tout ce que la générosité de la nature met à notre disposition. Et surtout qu’il ne nous fasse jamais oublier, comme l’oublient trop d’écolos, que la plus belle merveille de la création, c’est l’homme et que c’est lui qui devrait faire l’objet de tous nos soins. Certes, tout est lié, mais tant que l’homme, parce qu’il est image de Dieu, ne sera pas au sommet de l’échelle de nos préoccupations, rien ne sera vraiment à sa place.

A partir de cet Evangile bien connu de Bartimée, j’aimerais souligner 5 points.

1/ Le 1° point m’est inspiré par ce qui est dit au début de l’Evangile : Quand Bartimée entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Ça signifie que Bartimée, il avait entendu parler de Jésus, il avait entendu parler de sa renommée. Il savait que Jésus faisait des miracles, alors gonflé comme pas deux, il se met à crier : prends pitié de moi ! Non seulement Bartimée connaissait la réputation de Jésus, mais il a cru qu’il pouvait faire quelque chose pour lui. Il n’a pas dit : oui, Jésus est sûrement puissant, mais il ne peut pas s’intéresser à moi, alors, à quoi bon lui demander quelque chose puisque, c’est toujours pareil, personne ne s’intéressera jamais à moi ! Elle est belle la foi de Bartimée ! Et Jésus a fait quelque chose pour lui. Si nous pensons que Dieu ne fera jamais rien pour nous, si nous n’arrivons pas à croire qu’il puisse s’intéresser pas à nous, c’est sûrement que nous sommes profondément blessés de ne pas avoir reçu tout notre compte d’amour. Mais aujourd’hui, que l’exemple de Bartimée nous invite à crier vers le Seigneur avec foi, en croyant qu’il veut faire quelque chose pour chacun de nous.

2° point : Il y a tous ceux qui empêchent Bartimée de crier, qui veulent empêcher Bartimée de rencontrer Jésus. Dans la même histoire, mais racontée par Luc, il est dit que ce sont ceux qui marchaient en avant du cortège, les premiers de la classe qui faisaient écran ! Est-ce qu’il ne pourrait pas nous arriver parfois d’être de ceux-là ?  Au lieu d’être de ceux qui amènent les pauvres à Jésus, qui vont chercher les pauvres pour les amener à Jésus, nous ne leur permettons pas de rencontrer Jésus parce que ces pauvres nous dérangent, parce que nous les ignorons. Vous savez qu’il existe une belle initiative en direction des pauvres, c’est ce qu’on appelle les maraudes, c’est-à-dire des bénévoles qui, ns les froides nuits d’hiver, vont porter de la soupe et un peu de soutien aux pauvres en les cherchant là où ils se cachent pour se protéger du froid et des agressions. Eh bien, moi, je rêve que de telles maraudes soient mises en place, mais au plan spirituel, pour que, plus jamais des pauvres, des blessés de la vie, des personnes portant un handicap physique, mental, affectif, spirituel, ratent, à cause de nous, une rencontre avec Jésus.

3/ Mais, pour que Jésus puisse agir en faveur de Bartimée, il a fallu que Bartimée ose montrer sa pauvreté, qu’il ne se cache pas à cause de la honte que devait provoquer sa situation. Parce qu’il cumulait les handicaps : aveugle et mendiant, ce qui fait qu’il ne devait ni être très propre, ni être très bien habillé, ni très habile dans ces mouvements. Mais peu importe, c’était Jésus qui passait, il a crié ! Alors, c’est vrai que Bartimée ne pouvait pas tellement cacher sa pauvreté, s’il voulait s’en sortir, il fallait qu’il accepte de la dévoiler aux yeux de tous. Nous, nous sommes tous des pauvres avec des pauvretés qui se voient plus ou moins, mais nous sommes tous des pauvres. Le problème, c’est que, trop souvent, nous cachons notre misère, nous essayons de sauver les apparences. C’est quand nous accepterons de nous montrer tels que nous sommes que Jésus pourra commencer à s’occuper de nous. Que cette humilité nous soit donnée comme l’un des plus beaux cadeaux. 

4/ Pour rejoindre Jésus qui l’appelait, Bartimée a posé deux gestes inouïs qui manifestaient sa confiance. D’abord, il a bondi et ensuite, il a jeté son manteau. Bondir pour un aveugle, ce n’est pas évident ! Et laisser son manteau pour un mendiant, ce n’est pas plus évident. La Bible nous enseigne que le manteau, c’est le dernier bien qu’on n’a pas le droit de saisir à un pauvre, c’est sa dernière sécurité. Bartimée ose la confiance en se jetant dans l’inconnu. Il largue sa sécurité et ose bondir dans la nuit parce que c’est Jésus qui l’appelle. Il ne dit pas à Jésus : guéris-moi d’abord et après je bondirai vers toi en laissant mon manteau. Jésus l’appelle, il croit. L’action de Jésus présuppose notre foi, c’est-à-dire notre confiance.

5/ Pour que Jésus puisse agir, encore faut-il que nous lui demandions ce qu’il peut donner. Le texte nous dit que Bartimée était aveugle et mendiant. Quand Jésus lui dit : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » Vous avez remarqué qu’il ne lui demande rien quant à son statut de mendiant. C’est vrai que si Bartimée avait demandé de gagner une grosse somme d’argent, il y a bien des chances qu’il soit resté et mendiant et aveugle ! Mais il a demandé l’essentiel, ce que Jésus peut et veut donner, alors il est exaucé. Même quand nous demandons ce qui nous semble très important, est-ce que nous demandons toujours l’essentiel ? 

Dans un instant, nous allons accueillir celui qui nous demandera : que veux-tu que je fasse pour toi ?  Laissons le St Esprit nous inspirer la réponse puisque lui, il sait si bien ce qui nous est le plus essentiel. 

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