11 décembre : les râleurs finissent par Le fatiguer !

Homélie pour les participants au Week-end spirituel organisé au Foyer

Depuis que nous sommes entrés dans le temps de l’Avent, nous lisons particulièrement le livre d’Isaïe que j’ai présenté, ici, à la communauté, comme le livre des promesses. C’est vraiment étonnant, chaque lecture de chaque jour nous offre une ou plusieurs promesses de la part du Seigneur et de très belles promesses ! Et si nous lisons ces promesses dans le temps de l’Avent, c’est précisément parce que Jésus va être celui qui accomplira toutes ces promesses. Nous en avons tous fait la triste expérience, dans la vie quotidienne, nous pouvons rencontrer des personnes qui nous font de belles promesses, mais qui, hélas, ne les tiennent pas. Et dans ce registre des belles promesses non-tenues, les plus forts, ce sont les hommes politiques, et là, je crois que c’est la même chose au Sénégal qu’en France et dans le reste du monde ! Dieu, lui, quand il promet, il tient ses promesses et Jésus est Celui qui vient pour accomplir toutes les promesses que Dieu, son Père a pu faire au cours de l’histoire. D’ailleurs le peuple avec lequel le Seigneur s’est lié, on l’appelle le peuple de la promesse, le peuple dépositaire de toutes les promesses de Dieu.

Mais aujourd’hui, on fait une pause dans les promesses ! La 1° lecture, comme l’Evangile vont nous transmettre une plainte de la part du Seigneur. Le Seigneur est comme fatigué, il promet beaucoup, mais en face le peuple a un comportement qui vient comme faire échec à tout ce que Dieu promet. 

Alors, commençons par la 1° lecture, la plainte du Seigneur nous l’avons entendue, formulée en ces termes : « Si seulement tu avais prêté attention à mes commandements. » Ce mot de commandement, nous le connaissons bien, nous l’utilisons souvent, et il est même bien possible que vous ayez appris ces 10 commandements au catéchisme qui transmettent un certain nombre d’obligations et un certain nombre d’interdictions. Quand on explique les choses comme ça, les commandements ne sont pas très attirants et, du coup, on comprend que beaucoup, comme le regrette le Seigneur, ne prêtent pas attention aux commandements. Présenter la foi comme une série d’obligations et une série d’interdictions, c’est sûr que ça n’est pas très attirant.

Mais Dieu n’a pas présenté les commandements de cette manière. Les juifs parlent d’ailleurs assez peu de commandements, ils préfèrent parler de « Paroles de vie. » Les commandements, ce sont 10 paroles qui balisent le chemin de la vie. Ici, au Sénégal, le pays est assez plat, mais vous savez qu’en France, nous avons des montagnes assez hautes et que les routes de montagne sont très impressionnantes parce que vous pouvez avoir un très grand précipice de plusieurs centaines de mètres. Eh bien, ce qui rend la route sûre, ce sont les murets qui ont été construits ou les barrières de sécurité qui ont été installées et qui empêcheraient, en cas de dérapage, surtout quand il y a de la neige, comme c’est le cas en ce moment, de tomber dans le précipice. Eh bien, les 10 commandements qui sont plutôt 10 paroles de vie, sont comme des barrières qui empêchent de tomber dans le vide. Tu veux savoir comment mener ta vie sans te perdre ? Il te suffit de suivre les 10 Paroles de vie qui sont comme des balises qui t’indiquent le bon chemin ! Tu veux savoir comment avancer dans la vie sans risquer de déraper et de te retrouver blessé ou même mort au fond d’un précipice ? Eh bien respecte les 10 Paroles de vie qui sont comme des barrières de sécurité.

Mais voilà, Dieu se plaint, parce que son peuple n’a pas compris ! Il pense que ces obligations et ces contraintes, Dieu les a mises pour limiter, pour surveiller sa liberté, alors régulièrement, il n’en fait qu’à sa tête et fait sauter ces barrières … du coup, il se retrouve au fossé ! Et tout est à recommencer, Dieu est obligé de venir à son secours pour le soigner et l’aider à sortir de cette situation dangereuse. Que de temps perdu, que d’énergie perdue ! On comprend que Dieu se plaigne : « Ah si seulement tu avais prêté attention à mes commandements ! » Et il explique tout ce qui aurait pu être vécu si le Peuple avait écouté mais qui a été gâché par ce comportement stupide : « ta paix serait comme un fleuve, ta justice, comme les flots de la mer. Ta postérité serait comme le sable, comme les grains de sable, ta descendance ; son nom ne serait ni retranché, ni effacé devant moi. » 

Vous êtes venus à ce week-end spirituel pour faire le point : et moi, où j’en suis, dans ma vie ? Est-ce que j’écoute le Seigneur ou est-ce que je n’en fais qu’à ma tête ? Est-ce que j’ai vraiment compris que ses commandements sont des Paroles de vie ? Est-ce qu’il ne m’est pas arrivé un certain nombre de fois de me retrouver au fossé, blessé pour avoir négligé les commandements du Seigneur ? Il est bon de s’arrêter pour faire le point, pour repartir d’un bon pied pour que, dans nos vies, le Seigneur puisse à nouveau faire couler la paix comme un fleuve.

Dans l’Evangile, c’est Jésus qui se plaint et il se plaint contre ceux qui sont toujours en train de se plaindre, qui sont toujours en train de râler, qui trouvent que ça ne va jamais comme il faudrait. Pour cela, il prend cette belle image : « Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine. » Il y en a qui sont toujours à contre-temps qui ne font que ce qu’ils ont envie et qui ne répondent jamais à ce qu’on leur demande et qui, ensuite se plaignent parce que les autres ou Dieu ne répondent pas à leur attente ! Et ceux-là, ils voudraient être les maitres de tout, ils voulaient décider de ce que Jean-Baptiste devait être et devait faire et pareillement pour Jésus.

Nous en connaissons de ces gens jamais contents et qui voudraient dicter le comportement de tout le monde. Ils sont fatigants ! Mais peut-être que nous en faisons partie à certains moments de notre vie. Alors, aujourd’hui le Seigneur nous interroge : au lieu de toujours vouloir me dicter et dicter aux autres ce qu’ils doivent faire, est-ce que tu accepterais de t’interroger un moment sur ce qu’il se rait bon que TOI, tu fasses pour changer ? Ce week-end spirituel est un temps favorable pour nous poser cette question, pour réviser notre manière d’être vis-à-vis des autres et vis-à-vis du Seigneur. Est-ce que nous allons entendre la plainte du Seigneur qui nous dit : je suis fatigué de te voir toujours à contre-temps, je suis fatigué de voir que tu sais toujours mieux que moi ce qui est bon pour toi et pour les autres !

Oui, prenons le temps de nous interroger et surtout rendons-nous disponibles pour ce qu’il veut nous offrir dans ce week-end. Arrêtons de lui dicter comment il doit être et ce qu’il doit faire ! Laissons-le libre de faire en nous ce que Lui, il a décidé de faire et de le faire comme il a décidé de le faire. Il sait tellement mieux que nous ce dont nous avons plus le besoin et, avec chacun, il sait comment il doit s’y prendre, alors laissons-lui carte blanche tout au long de ce week-end. Si nous le laissons faire, si nous nous laissons faire, alors nous ressortirons de ce week-end comme l’homme dont il était question dans le psaume qu’on comparait à un arbre « planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira. » Quelle belle promesse !

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