27 janvier : c'est celui qui dit qui y est !

Vous vous rappelez ce qu’on disait souvent quand on était petit : « C’est celui qui dit qui y est ! » Comme j’aurais aimé que Jésus réponde ça aux scribes qui lui font un procès complètement absurde !

D’abord, ces scribes, il faut croire qu’ils n’avaient vraiment rien à faire sinon chercher la polémique. Le texte nous dit qu’ils venaient de Jérusalem. Et où sont-ils allés pour polémiquer avec Jésus ? A Capharnaum ! Quand on regarde le contexte, on se rend compte que, juste avant, Jésus était à « la maison » c’est-à-dire à Capharnaum, chez Pierre et comme, il n’y a pas de mention de déplacement, il y est toujours ! Or, je ne sais pas si vous savez combien ça fait de kilomètres Jérusalem-Capaharnaum ? A peu près 200 km ! Et ils les ont faits à pieds ! Alors c’est vrai, à l’époque on marchait bien, disons 40 km/jour … mais ça fait quand même 5 jours de marche … tout ça pour polémiquer et en plus avec des arguments qui ne tiennent pas la route !

Ils accusent Jésus d’expulser les démons en s’appuyant sur la force de Beelzéboul, le chef des démons. Ils l’accusent donc d’être, lui-même, au service du chefs des démons. N’importe quoi ! C’est pour ça que, moi, pour couper court à cette polémique insensée, j’aurais dit : c’est celui qui dit qui y est ! Vous dites que je suis au service du chef des démons et que c’est pour ça que je peux utiliser sa puissance ? Eh bien, moi, je vous dis : c’est celui qui dit qui y est ! C’est vous qui êtes possédés, parce que le fait que vous disiez des âneries comme ça, c’est le signe que ce n’est pas l’Esprit de Dieu qui habite en vous. Comment voulez-vous qu’on puisse réduire à néant la puissance des démons en utilisant la force du chef des démons ! C’est vraiment insensé ! Mais quand les gens ont décidé de ruiner la réputation de quelqu’un, hier comme aujourd’hui, ils sont capables de tout !

Mais vous aurez remarqué que Jésus ne parle pas comme le père Roger, il ne leur dit pas : c’est celui qui dit qui y est ! Il prend le temps de leur expliquer par une parabole que leur raisonnement ne tient pas debout. Il ne cherche pas à les humilier … Jésus n’a jamais cherché à humilier ses détracteurs et la raison en est bien simple, c’est qu’il est venu pour sauver aussi ses détracteurs ! 

Alors regardons d’un peu plus près la réponse qu’il leur fait parce que je ne sais pas si vous l’avez comprise du 1° coup, moi, il a fallu que je la relise plusieurs fois pour que je la comprenne ! Je relis la 1° partie : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir, c’en est fini de lui.. » Bon, ça on comprend facilement, c’est ce que je disais, c’est ridicule de l’accuser d’utiliser la force du chef des démons pour abattre les démons qui sont soumis à leur chef ! On ne va pas demander à un général d’armée de fusiller tous ses soldats, ça n’a pas de sens, c’est ainsi que va conclure Jésus : « Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ! » Mais là où la réponse se corse, c’est avec la 2° partie ! Je la relis !

    « Personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. » Ça se corse parce qu’on a l’impression que Jésus n’a pas fini son raisonnement et je crois qu’il l’a fait exprès, justement parce qu’il estime ses détracteurs. 

C’est comme s’il leur disait : ce n’est pas la peine que je termine, vous avez très bien compris ce que ça veut dire, si je terminais, ça serait vous humilier et, contrairement à votre attitude à mon égard, moi, je ne cherche pas à vous humilier ! Essayons de comprendre ce que Jésus leur a dit parce qu’il y a une bonne nouvelle extraordinaire dans cette 2° partie de la réponse de Jésus.

            Il parle de la maison d’un homme fort qu’on ne peut pas cambrioler, sans avoir, au préalable, ligoté son occupant. Ça c’est la situation des hommes, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui. Nous nous croyons forts mais, en fait, nous nous faisons avoir par les ruses de l’esprit du mal qui pénètre en nous et nous ligote. En quelques mots, si bien choisis, Jésus va décrire exactement ce que nous vivons ! Je reviens d’abord sur le fait que nous nous nous croyons forts, mais nous ne le sommes pas et c’est pour cela que nous nous faisons avoir … si nous avions plus conscience de nos faiblesses, de nos fragilités, nous resterions vigilants parce que c’est toujours par la porte de nos fragilités qu’il va pénétrer par intrusion chez nous. Ensuite Jésus dit que l’esprit du mal nous ligote, c’est encore très bien vu ! Il nous fait perdre notre liberté avec toutes sortes d’addictions. Et il va nous piller. L’esprit du mal est un voleur ! De manière permanente, le Seigneur nous offre des grâces et lui, il va chercher à nous les voler le plus vite possible, pour qu’elles ne portent pas de fruits.

            Alors, je reprends la réponse de Jésus, c’est comme s’il disait aux scribbes, vous m’accusez d’expulser les démons en utilisant la puissance des chefs des démons, mais au lieu de dire de telles sornettes, regardez plutôt la situation dans laquelle vous mettent les démons, vous et tous les autres hommes avec vous. Arrêtez de jouer aux forts, parce que vous vous faites avoir sans arrêt et vous finissez par ne plus vous en rendre compte. Mais c’est là qu’il manque quelque chose pour que le raisonnement soit complet. Et c’est là que Jésus s’arrête en faisant un clin d’œil aux sribbes comme pour leur dire : inutile que je continue vous avez compris !

            Ce qui manque, c’est donc la suite du raisonnement et on la trouve dans le passage parallèle chez Luc : mais puisque je n’expulse pas les démons par le chef des démons, mais par la puissance de Dieu, alors, la Bonne Nouvelle, c’est que l’esprit du mal peut être vaincu, qu’il n’aura pas le dernier mot parce que la puissance de Dieu est incomparablement plus puissante que la puissance de l’esprit du mal. A chaque fois que tu te retrouves ligoté, que tu constates que l’esprit du mal t’a volé les grâces que tu avais reçues par exemple à La Flatière dans la retraite que tu viens de finir ou au cours du dimanche de la Parole ou en d’autres occasions, eh bien, quand tu t’en rends compte, fais appel au Seigneur et à sa puissance, il saura te délier et te rendre tout ce qui t’a été volé et tu sais qu’en plus, il rend toujours au centuple ! Quelle bonne nouvelle !

Je termine en évoquant la fin du texte et ce fameux péché contre l’Esprit dans certains textes ou ici ce blasphème contre l’Esprit qui ne peut être pardonné. On se pose souvent la question de savoir quel est l’acte ou la parole qui serait à ce point grave que Dieu lui-même ne pourrait pas les pardonner. C’est proprement insensé d’imaginer que Dieu ne pourrait pas tout pardonner, il peut et il veut tout pardonner … mais il ne peut le faire que si nous, nous croyons qu’il peut tout pardonner. Le péché contre l’Esprit ou le blasphème contre l’Esprit, c’est donc d’imaginer que la puissance d’amour de Dieu soit limitée, qu’il y a des choses qu’il ne pourrait pas me pardonner. 

Si je ne crois pas à la puissance de son pardon, comment Dieu peut-il me pardonner ? Comment puis-je accueillir ce pardon auquel je ne crois pas ? Ainsi donc : ne pas croire à la puissance d’amour de Dieu, c’est le plus grand des péchés, le seul qui ne puisse pas être pardonné … sauf si je me mets à y croire !

Cette publication a un commentaire

  1. wilhelm richard

    si je vous ai bien compris, pour nous sauver et nous pardonner, Dieu n’utilise jamais la force des tracteurs mais sa douceur divine, un relèvement qui de plus ne tombera jamais en panne. nous pouvons dire que Dieu est gonflé.

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