30 mai : don de sagesse

Aujourd’hui, nous arrivons vraiment à la fin du livre des Actes, Paul est à Rome, il va rester 2 ans en prison, cette prison Mamertine que l’on visite, aujourd’hui encore. Et nous l’avons entendu, quelle constance, jusqu’au bout, il va évangéliser ceux qui viendront le voir car ses conditions de détention lui permettaient de recevoir de très nombreuses visites. Evangélisateur jusqu’au bout, quel modèle.

C’est aussi la fin de notre réflexion sur les dons du Saint Esprit et nous terminons par le plus grand de tous, le don de sagesse. C’est le don suprême parce qu’il va harmoniser nos pensées et nos actions avec Dieu. Nous allons vivre de plus en plus au diapason de Dieu. Et cela quelles que soient les circonstances de la vie. Evidemment, c’est plus facile de le louer quand tout va bien, mais celui qui est habité, travaillé par l’esprit de sagesse, va devenir capable de rester uni à Dieu dans toutes les situations de sa vie. St Jean d’Avila disait : Un seul « Dieu soit béni » dans le temps de l’adversité vaut mieux que mille « je vous remercie » dans le temps de la prospérité !

Pour nous, le témoignage le plus limpide d’une personne travaillée par ce don de sagesse, c’est la vie de Marthe. J’ai déjà parlé de ce verbe que j’aime tant pour définir l’attitude la plus fondamentale dans la vie spirituelle, c’est le verbe consentir. Marthe n’a pas choisi la maladie ni la souffrance, mais, puisque la maladie et la souffrance s’imposaient à elle, elle a choisi de ne pas rêver à un autre chemin de sainteté que celui que la vie lui imposait. Consentir, c’est cela. Vous comprenez bien que ça n’a rien à voir avec la résignation, avec le fatalisme, au contraire. J’aime bien citer cette phrase du père Varillon, ce jésuite qui a beaucoup écrit : on ne fait pas toujours ce qu’on veut, mais on peut toujours vouloir ce qu’on fait … c’est cela consentir. 

Aujourd’hui encore, nous recevons ce témoignage de la part de certaines personnes qui se laissent vraiment travailler par l’Esprit de sagesse. Je pense particulièrement au père Olivier Turbat, de la communauté du Chemin Neuf. C’est un prêtre qui était extrêmement brillant, promis à un bel avenir dans la communauté, on parlait de lui pour succéder au père Laurent Fabre, le fondateur. Et voilà qu’il n’avait pas 50 ans quand il fait un terrible AVC, il reste dans le coma un certain temps, en sort mais avec de lourdes séquelles. Quand on le croise, rien ne se voit, mais en fait, il ne peut plus lire, ni écrire, ni parler. Enfin, il peut lire une ou deux lignes d’un texte après tout se brouille, il peut écrire un ou deux mots et pareil pour la parole. Son intelligence est intacte, son acuité spirituelle sûrement encore plus développée mais avec plus aucune possibilité de s’exprimer. 

Il a publié un livre qui est la reprise de son journal spirituel qu’il a écrit avant son AVC. Il y a, à la fin du livre, quelques pages qu’il a pu écrire grâce à la sœur de la communauté qui lui sert de secrétaire et qui essaient de livrer l’essentiel de son expérience spirituelle. Son livre s’appelle : la fragilité et la grâce. Je l’ai entendu donner son témoignage toujours grâce à cette sœur de la communauté qui parle en son nom, lui est assis à côté et parfois, il arrive à dire quelques mots pour compléter ou réajuster ou alors, comme il connait son livre par cœur, il cherche le passage qui traduira au mieux sa pensée. Je vous lis le témoignage qu’il nous avait parlé parce que l’Esprit de sagesse à l’œuvre, c’est vraiment ça !

Le témoignage du père Olivier

Dans son témoignage, Olivier cite donc un très bel extrait de ce livre qui nous a été lu pendant la retraite des 30 jours : « Laveur de vitres et Archevêque, biographie de Mgr Vlk (prononcer Volk) Editions Nouvelle Cité. On comprend qu’il cite ce livre parce qu’on peut dire que dans le ministère de ce prêtre puis évêque rien ne s’est passé comme il l’aurait souhaité, mais il a accepté de « consentir » le témoignage de cet archevêque est merveilleux. Lui aussi nous montre ce que devient la vie d’un homme travaillé par l’Esprit de sagesse. C’est ce que nous sommes appelés à vivre nous aussi et c’est bien normal que ça nous semble impossible parce que, seul l’Esprit, par le don de sagesse nous permettra d’y parvenir et ça ne se fera pas un combat alors que Ste Jeanne d’Arc intercède pour nous elle qui avait comme devise : Messire Dieu premier servi en tout ! Viens St Esprit, viens et emplis-nous de ce don de Sagesse !

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