7 mars : jeudi 3° semaine de carême : quand un démon a un jumeau largement aussi nocif que lui !

Saviez-vous que certains démons avaient un frère jumeau ? C’est le cas du fameux démon muet que Jésus expulse dans l’Evangile d’aujourd’hui. Mais avant de vous parler de son jumeau, il faut que je commence à parler de lui ! Je dis fameux démon muet parce que nous le connaissons tous, une fois ou l’autre, nous nous sommes forcément laissé polluer par sa présence. 

  • Ce démon qui rend muet, nous nous en rendons complices quand nous ne prononçons pas à l’égard d’un frère ou d’une sœur une parole d’encouragement, une parole bienveillante, manifestant une marque d’attention dont le frère ou la sœur auraient peut-être bien besoin. 
  • Mais nous en sommes encore complices quand nous ne prononçons pas une parole mettant en œuvre la correction fraternelle en préférant penser du mal de la conduite de l’autre plutôt que de l’aider à s’amender. 
  • Et nous pouvons encore en être complices dans un lieu qui est son terrain de chasse favori : la confession. Nous le laissons agir en nous à chaque fois que nous n’osons pas dire, en tout cas pas dire clairement en nommant précisément notre péché, en utilisant des périphrases.

Voilà, c’était pour le démon muet, maintenant, parlons un peu de son frère jumeau dont, hélas, l’Evangile ne parle pas. Je veux bien sûr parler du démon qui rend bavard ! Celui-là, il est aussi particulièrement actif.

  • De ce démon, nous nous en rendons complices à chaque fois que nous occupons un peu trop de place sans nous soucier d’en laisser aux autres et de favoriser la prise de parole de ceux qui ont plus de difficultés.
  • Mais nous nous en rendons surtout complices dans ces fameux commérages que le pape François dénonce si souvent. 

– Au terme d’une messe qu’il célébrait pour la journée de la vie consacrée, le pape a lancé cet appel aux consacrés présents : « S’il vous plait, ne parlez pas mal des autres ! Ce qui tue la vie communautaire, ce sont les commérages. Mordez-vous la langue plutôt que de vous laissez aller à dire du mal des autres ! » (2/02/2021)

– Une autre fois, à l’époque du COVID, il avait eu aussi cette bonne parole sur le sujet en disant : « Quand nous voyons une faute, un défaut, une chute chez ce frère ou cette sœur, habituellement la première chose que nous faisons est d’aller le raconter aux autres, en médisant. Et les médisances ferment le cœur à la communauté, empêchent l’unité. Le grand bavard c’est le diable, qui dit toujours de mauvaises choses sur les autres, car il est le menteur qui cherche à désunir, à éloigner les frères et à ne pas faire communauté. S’il vous plaît, frères et sœurs, faisons un effort pour ne pas médire. Les commérages sont un fléau pire que le COVID. » (06/09/2020)

– Je donne encore une citation, la plus terrible, il avait prononcé ces paroles dans une rencontre avec les enfants du caté d’une paroisse de Rome qu’il visitait et qui lui avaient demandé ce qui lui faisait le plus peur aujourd’hui, voilà sa réponse : « Ce qui m’épouvante, ce sont les personnes méchantes, la méchanceté des gens. (…) Car une personne méchante peut faire tant de mal. Je suis épouvanté quand dans une famille, un quartier, un lieu de travail, une paroisse, et même au Vatican, il y a des commérages. (…) Vous avez entendu ou vu à la télévision ce que font les terroristes ? Ils jettent une bombe et ils s’enfuient. (…) Les commérages sont ainsi : cela revient à jeter une bombe et s’en aller. Et les commérages détruisent, mais surtout détruisent ton cœur. Parce que si ton cœur est capable de jeter une bombe, tu es un terroriste, tu fais le mal en secret et ton cœur devient corrompu. » (12/03/2017)

L’évangile nous aide à reprendre conscience que, le démon qui rend muet comme son jumeau qui rend bavard, ce sont précisément des démons et, ça, c’est plutôt une bonne nouvelle. 

En effet, ça veut dire que ce n’est pas forcément moi qui suis mauvais, perverti jusqu’au tréfonds de moi-même, non, quand je suis exaspérèrent bavard ou lamentablement muet, ça peut être le signe que je me suis laissé avoir. J’ai laissé l’un de ces démons jumeaux me dominer, je me suis rendu complice. Si je précise cela, ce n’est pas pour nous déresponsabiliser, loin de là, car se rendre complice d’un démon n’est jamais glorieux, mais c’est pour que nous prenions les bonnes armes pour lutter et peu à peu, avec la grâce du Seigneur devenir vainqueurs si ce n’est définitivement, au moins de pouvoir remporter plus souvent des victoires. Il nous faut donc résolument entrer dans le combat spirituel et, à l’image de Jésus jeter sans ménagement ces démons qui veulent nous faire tomber.

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons cette grâce de ne jamais entretenir en nos coeurs ni le démon qui rend muet, ni le démon qui rend bavard, ni aucun autre démon !

Laisser un commentaire