15 mai : mercredi 7° semaine de Pâques : Portrait d’un bon pasteur.

Je ne commenterai pas l’Evangile qui est le même que celui que nous avons entendu dimanche ! Hier, nous aurions dû commencer la lecture du grand et beau discours que Paul a donné, à Millet, pour les anciens d’Ephèse. ce discours fait partie des très grands textes du livre des Actes. On pourrait l’intituler : portrait d’un pasteur. Pour brosser ce portrait du bon pasteur, Paul croise des points de repères qu’il s’était donné pour exercer son propre ministère et des conseils qu’il donne aux anciens d’Ephèse, c’est-à-dire aux « presbyteroi », les ancêtres des prêtres. Il leur annonce qu’ils ne reverront plus son visage, que son chemin de vie va bientôt s’arrêter ce qui plonge ces presbyteroi dans un immense chagrin, comme nous l’avons entendu à la fin de la lecture : Tous se mirent à pleurer abondamment ; ils se jetaient au cou de Paul et l’embrassaient. De ce discours, retenons quelques caractéristiques qui, selon Paul, font d’un pasteur un bon pasteur. 

Je soulignerai 4 points.

  • 1° point : Veillez sur vous-mêmes, et sur tout le troupeau dont l’Esprit Saint vous a établis responsables, pour être les pasteurs de l’Église de Dieu, qu’il s’est acquise par son propre sang. Dans ces quelques mots, Paul donne pas mal de points de repères. Il rappelle que les pasteurs ne sont pas propriétaires du troupeau ; ce troupeau, il appartient au Seigneur qui se l’est acquis en versant son sang. Dans l’Evangile, Jésus aime utiliser des paraboles qui parlent d’un intendant, d’un économe qui aura des comptes à régler avec le maître. Voilà ce que sont les pasteurs, ils sont les intendants, pas les propriétaires ! Et Paul précise qu’ils doivent au moins autant veiller sur eux, sur leur vie qu’ils ne veillent sur le troupeau. Je ne pense pas que Paul avait en tête la nécessité, pour les pasteurs, de se ménager, de prendre du repos. La suite parlera de loups redoutables qui attaqueront le troupeau et on sait bien qui est le loup le plus redoutable. Le pasteur doit veiller, éduquer son troupeau au combat spirituel. Eh bien, dit Paul, le pasteur doit être au moins aussi vigilant pour que lui-même ne se laisse pas dévorer par le loup redoutable. 
  • 2° point : Je reviens sur les loups redoutables. Paul prévient ces pasteurs que cette présence du loup restera une donnée incontournable. La communauté aura beau s’affermir, les loups roderont et on peut même dire que plus la communauté s’affermira, croitra, plus les loups seront attirés ! Quand tout va bien, ce n’est donc pas le moment de s’endormir ! On peut aussi se rappeler de ce que Jésus avait dit à propos du vrai pasteur capable de donner sa vie pour protéger le troupeau en empêchant l’entrée des loups redoutables dans la bergerie.
  • 3° point : Et maintenant, dit Paul, je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, lui qui a le pouvoir de construire l’édifice. Cette parole encourageante est aussi une mise en garde : les pasteurs ne devront jamais oublier que les plus beaux fruits dans la vie des communautés ne seront pas le résultat de leur travail mais les résultats du travail de la grâce. Ou plutôt que le travail des pasteurs sans la grâce n’aura aucun avenir, il risque juste de tenir les pasteurs dans l’orgueil de la réussite. Comme le dit le psaume 126 : si le Seigneur ne bâtit la maison, les travailleurs travaillent en vain !
  • Enfin 4° point, Paul dit : En toutes choses, je vous ai montré qu’en se donnant ainsi de la peine, il faut secourir les faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Avec ces paroles, il invite les pasteurs à ne jamais délaisser les faibles. La vitalité d’une communauté ne se mesurera donc jamais au nombre de pratiquants qui fréquentent l’Eglise, mais au nombre de faibles à qui elle a su faire une place ! Et il termine son discours en citant une parole de Jésus qu’on ne trouve à aucun endroit dans les Evangiles : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir on pourrait même dire il y a plus de bonheur à se donner qu’à recevoir. C’est la béatitude du pasteur et de tous ceux qui, avec lui veulent se mettre au service de leurs frères.

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet demandons à l’Esprit-Saint de venir renouveler le cœur de tous les pasteurs afin qu’ils correspondent toujours mieux à ce portrait car c’est ainsi que ceux qui leur sont confiés pourront grandir et s’affermir dans la foi.

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